Discriminations à Bruxelles : 112 entreprises se sont engagées à adopter un plan diversité

Depuis 2007, 112 entreprises bruxelloises, représentant 41.163 travailleurs, ont signé un accord de principe pour la mise en place d’un plan diversité en leur sein, ont annoncé jeudi les organisations syndicales (CSC, FGTB et CGSLB) à l’occasion d’un bilan de 10 années de lutte contre les discriminations au travail en Région de Bruxelles-Capitale. Malgré les efforts entrepris, un important travail reste à fournir en la matière, reconnaissent les acteurs de terrain et le ministre bruxellois de l’Emploi, Didier Gosuin.

Ces plans de diversité ont été élaborés en concertation avec les représentants des travailleurs au sein des entreprises. Ils ont été accompagnés de campagnes de sensibilisation, d’actions spécifiques selon des groupes-cibles, de brochures pédagogiques…

Devant des délégués et responsables des trois syndicats, réunis au Parlement bruxellois, Didier Gosuin a évoqué les mesures prises ou à prendre par le gouvernement régional et notamment, en matière de lutte contre la discrimination à l’embauche, la possibilité, dès le 1er janvier 2018, pour les inspecteurs régionaux de procéder à des tests de situation et de recourir à la technique du “mystery shopping”. Didier Gosuin a également souligné l’importance d’une approche sectorielle dans la lutte contre les discriminations à l’emploi et de disposer de statistiques, lesquelles font trop souvent défaut. “Nous avons décidé de créer un monitoring bruxellois de la diversité”, a déclaré à ce propos le ministre, évoquant un nécessaire outil d’analyse et d’évaluation des politiques menées.

“Le progrès est faible”

Le ministre de l’Économie et de l’Emploi a reconnu qu’il reste beaucoup de pain sur la planche. “Les chiffres montrent que, hélas, le progrès est faible en matière de diversité de l’emploi.” Un constat partagé par les syndicats, qui rappellent que les discriminations au travail constituent une réalité persistante à Bruxelles. L’âge, l’origine (et les convictions religieuses) et le handicap sont les trois principaux motifs de discrimination.

Les trois syndicats entendent dès lors continuer “à se battre quotidiennement pour éviter que des travailleurs et des travailleuses continuent d’être mis à l’écart du marché de l’emploi ou cantonnés dans des fonctions et secteurs dévalorisés, précarisés, avec de mauvaises conditions de travail et de salaire, ou subissent des inégalités de traitement (non accès à la promotion, non obtention d’un CDI, licenciement arbitraire…), voire du harcèlement, parce que porteurs de ‘différences’ jugées indésirables sur un marché du travail de plus en plus exigeant.”

Avec Belga – Photo : BX1