Violences au sein de l’Église : “Le travail n’est pas terminé, je reste donc en fonction”, affirme l’archevêqu
L’archevêque de Malines-Bruxelles, Luc Terlinden, entend poursuivre la lutte contre les abus sexuels dans l’Eglise et rester en fonction pour assumer ses responsabilités, a-t-il fait savoir vendredi alors que plusieurs victimes belges ont demandé sa destitution.
“Les attentes des victimes sont à juste titre élevées. Elles le sont également à mon égard. Je veux écouter ce qui doit être amélioré et m’assurer que les victimes se sentent entendues. En menant une politique ferme contre les abus sexuels, mais aussi en agissant avec empathie et ouverture d’esprit”, a réagi vendredi, Luc Terlinden, par voie de communiqué. “Le travail n’est pas terminé, je reste donc en fonction pour assumer mes responsabilités. C’est seulement dans ce rôle que j’ai la possibilité de travailler à ce qui peut et doit être amélioré”, ajoute l’archevêque de Malines-Bruxelles.
Ce dernier réaffirme en outre son engagement à poursuivre “le suivi et la mise en œuvre de toutes les mesures proposées par les commissions parlementaires.” Luc Terlinden réitère également “avec force” l’appel lancé au gouvernement fédéral pour qu’il s’engage, de son côté, à travailler sur ces recommandations.
L’archevêque de Malines-Bruxelles s’exprimera à nouveau sur le sujet des violences sexuelles au sein de l’Église lors de la commémoration annuelle des victimes, prévue ce dimanche à 15h30 dans la basilique de Koekelberg, indique-t-il encore, assurant que la lutte contre les abus sexuels dans l’Église est aussi son combat, “plus que jamais”.
Des victimes d’abus sexuels demandent la destitution de l’archevêque Terlinden
Plusieurs victimes belges d’abus sexuels commis au sein de l’Eglise ont demandé au pape Léon XIV la destitution de l’archevêque Luc Terlinden, rapporte vendredi La Libre, qui a pu consulter le courrier qu’elles ont remis au souverain pontife lors de leur rencontre le week-end dernier.
“La gouvernance actuelle de l’archevêque Terlinden a causé des préjudices continus aux survivants des abus, aux croyants et à l’Église. Son approche à la crise des abus est caractérisée par un manque d’empathie, un manque de prise de décision et une approche de dirigeant plus centrée sur la protection de l’institution plutôt que la réparation du mal commis”, assène cette dizaine de victimes dans la lettre, remise au pape samedi à l’issue d’une longue audience avec quinze victimes belges au total.
Certains survivants demandent que l’Église reconnaisse le coût à vie du traumatisme subi, estimé à un million d’euros par survivant. “Ces abus sexuels ont détruit nos vies”, justifie Gabriel Frippiat, l’une des victimes. “Ce ne sont pas seulement les frais des psychothérapies.”
Contacté par La Libre, Tommy Scholtes, le porte-parole de la conférence des évêques, confirme qu’une rencontre est prévue entre l’archevêque Luc Terlinden et les victimes lundi prochain, et que plusieurs célébrations en mémoire des victimes d’abus sexuels seront organisées à Liège, Anvers et Bruxelles les dimanches 16 et 23 novembre.
Belga





