Des Ukrainiens couchés devant le Conseil européen pour des sanctions sur le gaz et le pétrole russe

Une dizaine d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes se sont couchés au sol mercredi matin devant le siège du Conseil européen, à Bruxelles, pour appeler l’Union européenne à cesser ses importations de gaz et de pétrole russes.

Parés de drapeaux jaunes et bleus, les manifestants tenaient en main ou devant eux des photos prises à Boutcha, ville de la banlieue de Kiev où des civils ont été retrouvés exécutés après le passage des soldats russes.

Des messages comme “Arrêtez de sponsoriser le génocide” et “Plein embargo sur le gaz et le pétrole” étaient disséminés entre les corps allongés.

 “Regardez-nous!“, a crié Anna Melenchuk, militante liée à Promote Ukraine, l’association à l’initiative de cette action, pour interpeller les personnes qui entraient dans le bâtiment du Conseil européen.

Nous avons besoin de sanctions plus fortes contre la Russie. Celles introduites ne sont pas suffisantes pour arrêter la machine de guerre russe. Nous avons besoin d’un embargo sur le gaz et le pétrole russes.”

Sanctions européennes

Face aux atrocités vues à Boutcha, la Commission européenne a proposé mardi aux Vingt-Sept de durcir les sanctions contre Moscou, entre autres en arrêtant leurs achats de charbon russe, qui représentent 45% des importations de l’Union européenne (UE), et en fermant les ports européens aux bateaux russes.

Mais un embargo éventuel sur le pétrole (25% des achats européens) et le gaz (45% des importations de l’UE) fait l’objet d’âpres discussions entre les États membres, Berlin ayant par exemple exprimé publiquement ses réticences.

Comment vous sentez-vous en finançant un génocide?“, interrogeait mercredi la pancarte d’Anna Melenchuk. “Nous avons besoin de cet embargo sur le pétrole et le gaz“, a-t-elle martelé. “Nous savons que cette sanction est difficile à introduire pour vous. Nous savons que cela va entraîner une augmentation des coûts de l’énergie en Europe. Mais qu’est-ce qui est le plus important: votre argent ou les vies ukrainiennes? Il n’est plus temps d’hésiter“.

avec Belga/Photos Belga