Des peines d’un an à huit ans de prison prononcées pour trafic de drogue à Clemenceau

Le tribunal correctionnel de Bruxelles a prononcé lundi matin des peines d’un an à huit ans de prison dans le procès “Clinique”, relatif à un trafic de drogue qui se déroulait aux alentours de la place Clemenceau à Anderlecht.

Vingt-deux jeunes hommes étaient prévenus pour appartenance à une association de malfaiteurs active dans le trafic de cocaïne et de cannabis dans ce quartier entre 2023 et 2024. Vingt ont été condamnés et deux ont été acquittés.

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Le tribunal a prononcé une peine de huit ans de prison et une amende de 64.000 euros à l’encontre d’un des principaux dirigeants du trafic. Il a également prononcé une peine de sept ans de prison et une amende de 40.000 euros à l’encontre d’un autre, ainsi qu’une peine de six ans de prison et une amende de 25.000 euros à l’encontre d’un troisième. Un quatrième dirigeant parmi les plus importants a, quant à lui, écopé d’une peine de cinq ans de prison avec sursis et d’une amende de 40.000 euros. Pour quatre autres dirigeants encore, de moindre stature, les peines se situent entre 40 mois et quatre ans de prison – certaines avec sursis – et les amendes s’élèvent à 16.000 euros.

Ces huit hommes reconnus dirigeants de l’association de malfaiteurs ont également été condamnés chacun à une confiscation d’un montant de 50.000 euros. Les 12 prévenus reconnus membres de l’association de malfaiteurs ont quant à eux été condamnés à des peines comprises entre un an et 38 mois de prison. Certains ont bénéficié d’un sursis partiel ou total. Le tribunal a également prononcé des amendes de 8.000 euros, quelques-unes assorties d’un sursis. Ces membres de l’association ont encore été condamnés chacun à une confiscation d’un montant d’un peu plus de 8.000 euros. De nombreux prévenus étaient en état de récidive légale “spéciale”, après avoir été condamnés en décembre 2023 dans un dossier “jumeau”. Ils avaient poursuivi ou repris le trafic de drogue à Clemenceau moins d’un mois après avoir été sanctionnés. Le dirigeant le plus lourdement condamné lundi avait même mené ses opérations depuis la prison de Haren, non seulement de vente mais aussi de menace sur ses subalternes: “nourrices”, “confectionneurs”, vendeurs… Par ailleurs, outre les préventions de détention et vente de stupéfiants, neuf prévenus étaient poursuivis pour des faits de traitement inhumain. Lors de l’enquête, les policiers étaient tombés sur des images vidéo montrant un des dirigeants entièrement emballé dans de la cellophane et roué de coups par ses “collègues”.

Six hommes ont été reconnus coupables et les trois autres acquittés. Dans la motivation de son jugement, le tribunal a tenu compte de l’ampleur et du caractère “très lucratif” du trafic, mais aussi du nombre d'”habitations nourrices” (ces endroits où la drogue et l’argent de la drogue étaient stockés) et de la présence d’armes. Il a également relevé la “violence physique et psychologique” exercée sur les vendeurs et la “situation précaire” de ceux-ci.

Enfin, le tribunal a pris en considération les menaces qui ont été proférées par certains prévenus sur d’autres, notamment aux audiences et lors des transferts de la prison vers les audiences. L’instance judiciaire a souligné la “gravité” du trafic de drogue, lequel engendre des “guerres de territoires avec mort d’homme”.

Cette enquête initiée en 2023 sous le nom de code “Clinique” – d’après une rue d’Anderlecht proche de la place Clemenceau – a mené à l’arrestation de plusieurs individus après trois vagues de perquisitions en janvier, avril et mai 2024 sur le territoire des communes d’Anderlecht et de Saint-Gilles, notamment rue de Douvres, rue Brogniez et rue de Tamines. Vingt-deux jeunes hommes avaient été renvoyés devant le tribunal pour répondre d’appartenance à une association de malfaiteurs active dans la vente de cannabis et de cocaïne en rue, mais aussi, pour certains, de détention illégale d’armes à feu, de coups et blessures et de traitement inhumain. Ce réseau de trafiquants de drogue était très hiérarchisé, avec des vendeurs, des hommes chargés de les surveiller et de les placer en rue, des “nourrices” qui gardaient les stocks de drogue et d’argent liquide dans des habitations, des “confectionneurs” de pacsons et des “ravitailleurs” qui déposaient la drogue aux vendeurs. Nombre de ces “dealers de rue” étaient en séjour illégal.

Belga

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26 mai 2025 - 12h07
Modifié le 26 mai 2025 - 17h35

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