Des mesures différentes en fonction de la vaccination par commune ? Boris Dilliès y est favorable

Boris Dilliès, le bourgmestre libéral d’Uccle, plaide pour plus de libertés de décision pour les communes.

C’est une réalité : il existe de profondes disparités quant à la situation vaccinale au sein-même de la capitale. 60% des Bruxellois majeurs sont complètement vaccinés (contre 88% en Flandre et 77% en Wallonie), mais ces taux ne sont pas uniformes au sein de la capitale.

Ainsi, le Sud et l’Est de la capitale enregistrent des taux de vaccinations plus élevés qu’ailleurs (75% à Woluwe-Saint-Pierre, 73% à Auderghem ou encore 69% à Uccle), tandis que le Nord et l’Ouest de Bruxelles ferment la marche (Saint-Josse-ten-Noode et Molenbeek-Saint-Jean étant les deux plus mauvais élèves, avec 48% de vaccination).

 

 

Des mesures et des politiques différentes commune par commune ?

Face à de telles disparités dans la vaccination, le bourgmestre d’Uccle indiquait, samedi, sur Twitter que “pour les Ucclois, frontaliers de la Flandre, où la population solidaire et raisonnable accepte largement de se faire vacciner, faire partie de la Région de Bruxelles n’est pas un plus. Je n’ai jamais été sous-municipaliste, mais arrive un moment où les communes devraient pouvoir décider seules“.


Contacté par nos soins, Boris Dilliès a précisé son propos. “Depuis le début de la crise sanitaire, j’ai affiché ma solidarité avec l’ensemble des communes bruxelloises, car on est tous dans la même galère. Et je demeure convaincu qu’on doit être cohérent au niveau de la Région. Je ne critique pas les moyens mis au service des communes, dont Uccle, par la Région, et la COCOM a fait un travail difficile et conséquent, et on applaudit les opportunités, comme l’ouverture d’un centre de vaccination à Uccle (qui a enregistré 78.000 vaccinés), le vaccibus, etc“, nous explique le bourgmestre, qui souligne néanmoins les actions communales menées en plus de celles proposées au niveau régional. “À Uccle, nous avons mené en plus des campagnes locales, avec un callcenter pour informer les personnes qui n’étaient pas encore vaccinées, des actions sur le terrain, l’utilisation des réseaux de communication locaux. Le tout pour compléter l’offre de la Région“.

Je ne souhaite pas tirer sur l’ambulance, mais c’est une erreur de la Région d’appliquer une même politique et les mêmes outils au dix-neuf communes : les chiffres parlent d’eux-mêmes. Je reste partisan d’une solidarité, mais il faut de la cohérence, et que chaque bourgmestre prenne ses responsabilités. Moi, j’ai un taux de vaccination excellent, et cela va devenir insupportable de se retrouver avec des mesures différentes de la Flandre, alors que nous sommes frontaliers de moins d’un kilomètre. Cela devient absurde et surréaliste d’avoir des mesures différentes de chaque côté de la frontière, alors qu’Uccle a les mêmes chiffres que les communes flamandes limitrophes“, ajoute Boris Dilliès.

Le bourgmestre d’Uccle plaide, ainsi, pour que “la Région laisse la possibilité aux communes, avec un taux de vaccination de 70% par exemple, de s’adapter. Septante pourcents de vaccination complète, soit le seuil minimal fixé par le premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD), lors du dernier Comité de concertation, vendredi. “Des efforts supplémentaires devront être fournis afin d’attendre dans toutes les communes du pays ce seuil minimal“, indiquait-il.

Quant aux raisons de plaider pour cette différenciation, Boris Dilliès parle notamment de l’Horeca uccloisqui doit suivre les mêmes restrictions que dans les communes où les taux sont très mauvais. Je ne peux pas accepter cela vis-à-vis de mes commerces locaux. Une solidarité, oui, mais il faut aussi une responsabilité“.

► Les dossiers de la rédaction | Taux de vaccination : pourquoi de telles disparités entre les 19 communes ? (26/04/2021)

 

Pas qu’une question de sociologie

En regardant la carte de la vaccination à Bruxelles, une réalité saute rapidement aux yeux : les communes plus huppées ont des taux de vaccination plus hauts que certaines communes plus populaires.

Sur ce point, Boris Dilliès estime que la sociologie communale n’est pas la seule raison des taux plus élevés à Uccle : “À Uccle, on a des quartiers très différents sociologiquement, et certains de nos quartiers ont des sociologies similaires à celles d’autres communes [où les taux de vaccination sont plus bas, NDLR]. Or, on le voit, le taux de vaccination est homogène à Uccle, peu importe les quartiers. C’est donc un peu léger de ne parler que des différences sociologiques“.

On va venir me parler de stigmatisation, mais avoir les mêmes outils partout est une mauvaise approche. Je ne peux pas imaginer que le gouvernement bruxellois ne connaissait pas ces différentes sociologiques, pourtant on a l’impression qu’ils les découvrent : c’est ça le problème“, conclut le libéral.

 

ArBr – Photos : Belga (archives)