EVRAS : des Institutions Islamiques de Belgique s’y opposent, le CAL soutient “plus que jamais”
A la veille du vote au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur la mise en oeuvre des cours d’Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS), des représentants de la religion islamique expriment leur “total désaccord“. De son côté le Centre d’action Laïque (CAL) évoque une vote “historique”, quarante ans après la première proposition de décret en cette matière.
Depuis cette rentrée scolaire, tous les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles recevront régulièrement des animations relatives à l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (Evras). Tous les élèves de 6e primaire et de 4e secondaire recevront au minimum une animation. Cela concerne 85.000 élèves en Wallonie et 25.000 élèves à Bruxelles.
Le projet de décret validant l’accord de coopération entre les gouvernements de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région wallonne et la Commission communautaire française sera approuvé jeudi en séance plénière du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
“A l’encontre des valeurs universelles”, jugent plusieurs institutions islamiques
Dans un communiqué, des représentants de la religion islamique expriment mercredi leur “total désaccord“. “Cette décision nous semble aller à l’encontre des valeurs universelles et inviolables du cadre de l’éducation familiale et aux intérêts des élèves ainsi que de leurs familles“, indiquent-ils.
“Nous resterons vigilants et continuerons à défendre le droit des familles à choisir l’éducation qui convient le mieux à leurs enfants, tout en garantissant une communication ouverte et respectueuse sur ce sujet délicat“, concluent-ils.
Le communiqué est signé par la Diyanet de Belgique, la Fédération Islamique de Belgique, la Fédération des Mosquées Albanaises de Belgique, les Associations des Mosquées Africaines de Belgique, l’Union des Mosquées de Liège, la Communauté Islamique Bosniaque de Belgique et les Associations Culturelle Turque Islamique Ehli-Beyt.
Mettre les jeunes face à leurs choix, pour le CAL
Selon le CAL, il s’agira d’abord de permettre aux jeunes de faire leurs propres choix mais aussi de lutter contre les inégalités en permettant à tous les élèves de disposer de la même information. Au vu des chiffres relatifs aux violences sexuelles, à l’inceste ou au sexisme, “le statu quo est intenable“, estime-t-il. “Sans compter qu’aujourd’hui, c’est à travers la pornographie sur internet qu’un très grand nombre de jeunes font leur éducation sexuelle, pornographie véhiculant des stéréotypes de violence, où le concept de consentement n’existe pas“, ajoute le CAL.
Aux yeux du CAL, le vote de l’accord de coopération entre la Fédération, la Région wallonne et la Commission communautaire française (Cocof) sera “historique”, quarante ans après la première proposition de décret en cette matière.
Avec Belga