Des chercheurs de la VUB ont participé à l’élaboration d’une nouvelle mesure pour calculer l’impact climatique des régions

Les scientifiques se sont basés sur le concept de “dette net-zéro carbone”.
Alors que le monde est en passe de franchir la limite de 1,5°C de réchauffement climatique fixée par l’Accord de Paris, une équipe de recherche internationale, comprenant des scientifiques de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), a élaboré une mesure permettant de déterminer quelles régions portent une plus grande responsabilité dans ce dépassement, tout en tenant compte des émissions passées, annonce la VUB mercredi dans un communiqué.
Certains pays ont acquis leur richesse en polluant pendant des décennies, tandis que d’autres réclament le même espace pour échapper à la pauvreté et se développer. Dans ce contexte, les chercheurs ont voulu élaborer une mesure transparente, “qui tienne compte des émissions historiques et futures, afin que chaque région assume sa juste part de responsabilité dans l’action climatique”, souligne le communiqué. Pour ce faire, les scientifiques se sont basés sur le concept de “dette net-zéro carbone”. Le calcul de celle-ci pour une région donnée “consiste à comparer les émissions de CO2 historiques et prévues dans une région par rapport à sa part équitable du budget carbone restant (soit la quantité maximale de CO2 que l’humanité peut émettre pour respecter le seuil fixé dans l’Accord de Paris) pour rester en deçà de 1,5°C”.
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Grâce à cette mesure, les chercheurs peuvent déterminer quelles régions portent une plus grande responsabilité dans le dépassement climatique au fur et à mesure qu’il progresse, et quelles sont celles qui devront par conséquent compenser davantage, tout en tenant compte des émissions passées. “Alors que nous approchons de la limite de 1,5°C fixée par l’Accord de Paris, la question n’est pas seulement de savoir quand nous la dépasserons, mais aussi comment nous gérerons collectivement les conséquences au cours de la période suivante”, explique Setu Pelz, auteur principal de l’étude et chercheur au programme Énergie, Climat et Environnement de l’International Institute for Applied Systems Analysis (IIASA), basé à Vienne.
Les scientifiques ont également analysé les conséquences de l’accumulation de la dette carbone. “Nos résultats montrent que chaque tonne de dette net-zéro carbone augmentera non seulement le fardeau de la réduction (et de l’élimination) des émissions pour les jeunes générations, mais aggravera également les impacts climatiques qu’elles devront supporter en raison des émissions excessives de leur région”, conclut Wim Thiery, professeur de sciences du climat à la VUB et coauteur de l’étude.
Belga