Décès du petit Zion : voici les peines prononcées pour actes de torture mortels sur un bébé
La cour d’assises de Bruxelles a prononcé mercredi soir une peine de 22 ans de prison à l’encontre d’Emmanuel Olakunle et une peine de 20 ans de prison à l’encontre de Myriam Abraham. Ceux-ci ont été reconnus coupables, par le jury mardi soir, d’actes de torture commis en août 2022 sur le dernier enfant de Myriam Abraham, un bébé de 10 mois, prénommé Zion, qui est décédé des suites de ses blessures. Les deux coupables ont également été condamnés à une mise à disposition du Tribunal de l’Application des Peines (TAP) pour une durée de cinq ans.
Les jurés et les trois juges de la cour n’ont retenu aucune circonstance atténuante à Emmanuel Olakunle. Ils ont tenu compte de “l’extrême gravité des faits” et ont relevé “la particulière cruauté avec laquelle des blessures ont été infligées” à Zion. Ils ont souligné “la violence gratuite” commise “sur un être aussi vulnérable qu’un bébé” et “le détachement émotionnel dont Emmanuel Olakunle a fait preuve” sur des images de caméra de vidéo-surveillance, le 5 août 2022, “alors que l’état de santé de Zion était déjà très préoccupant“.
Les jurés et les juges ont par contre reconnu des circonstances atténuantes à Myriam Abraham: “la maltraitance infantile, sexuelle et physique, dont elle a été victime de ses parents” lorsqu’elle était enfant, “le viol qu’elle a subi à l’âge de 14 ans“, et “le trouble de l’attachement” dont elle souffre. Du reste, jurés et magistrats professionnels ont souligné “les actes de torture indignes qu’elle a commis sur son propre fils“, “le comportement inqualifiable qu’elle a adopté vis-à-vis de ses deux autres enfants” et “le tord incommensurable qu’elle leur a ainsi causé“.
Mardi soir, le jury a établi que Myriam Abraham et son compagnon, Emmanuel Olakunle, étaient coupables d’avoir commis en août 2022 des actes de torture sur le bébé de Myriam Abraham. Le nourrisson était décédé des suites de ses blessures. Il a également jugé qu’ils étaient coupables de coups et blessures volontaires sur le grand-frère et la grande sœur de Zion, Fabian et Valérie.
Retour sur les faits ayant mené à la mort du petit Zion
Le 6 août 2022, Myriam Abraham, ses trois enfants et son compagnon, Emmanuel Olakunle, sont arrivés au Centre de la Croix-Rouge situé avenue du Port à Bruxelles, lieu d’accueil temporaire des demandeurs d’asile. Cette famille recomposée provenant du Nigeria était arrivée en Belgique la veille, après avoir séjourné en Italie, en Allemagne et aux Pays-Bas. Vers 15h00, une employée du Centre a appelé les secours. Le dernier enfant de Myriam Abraham, Zion, présentait des blessures au niveau de la bouche. Il a été transporté en urgence à l’Hôpital universitaire des enfants Reine Fabiola (Huderf).
Le lendemain, le 7 août, l’hôpital a contacté les services de police. Les médecins avaient constaté que le bébé, qui se trouvait dans un état critique, souffrait de plusieurs fractures sur tout le corps, certaines récentes, d’autres plus anciennes. Cela laissait penser qu’il avait été maltraité. Zion est décédé le même jour vers 21h30 des suites de ses blessures.
Les deux autres enfants de Myriam Abraham, Valérie, âgée alors de cinq ans, et Fabian, âgé alors de trois ans et demi, ont été vus par les médecins de l’Huderf. Ils présentaient, eux aussi, des signes de maltraitance. Valérie et Fabian ont immédiatement été séparés de leur mère et du compagnon de celle-ci. Ils ont été soignés pendant plusieurs mois à l’Huderf avant d’intégrer, la première un institut psycho-pédagogique, le second une pouponnière.
Belga – Photo : Belga





