Décès d’Ibrahima B. : un arrêt cardiaque serait en cause
Au lendemain des débordements liés à la manifestation en hommage à Ibrahima B., le bilan est lourd : 15 policiers blessés dont une policière à l’hôpital et d’importants dégâts matériels. La famille de la victime regrette ces faits de violence.
Le jeune homme est décédé après avoir fait un malaise dans le commissariat de la zone de police de Bruxelles-Nord, le 9 janvier dernier. Agé de 23 ans, Ibrahima B. est décédé samedi soir à la suite de son arrestation par la police. Un arrêt cardiaque serait en cause, selon les premiers éléments communiqués oralement à la famille. Le rapport d’autopsie et les résultats des analyses toxicologiques n’ont pas encore été communiqués.
“On a dit à la famille que l’autopsie avait révélé une anomalie cardiaque et qu’il avait fait une crise cardiaque, mais on a aussi appris qu’il y aurait écrit dans le rapport d’autopsie que cette anomalie ne peut pas expliquer à elle seule la cause de la mort“, détaille l’avocat de la famille, Me Deswaef. Contrairement à une information précédemment relayée, les examens toxicologiques n’auraient pas révélé la présence de drogue et l’autopsie n’aurait pas non plus permis de trouver des traces dans l’estomac d’une ingestion récente de stupéfiants.
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Une manifestation a rassemblé environ 500 personnes ce mercredi, près du commissariat de la rue de Brabant à Saint-Josse-ten-Noode, pour dénoncer le décès du jeune homme. De nombreuses dégradations de mobilier urbain et des feux de poubelles ont été constatés à l’issue du rassemblement. Un début d’incendie a été maîtrisé à l’antenne de police située rue Brichaut, dont la vitre et la porte ont été endommagées.
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112 arrestations administratives et 3 arrestations judiciaires
La police a procédé à 112 arrestations administratives, dont 30 visaient des mineurs, et quatre arrestations judiciaires. Un manifestant a été pris en charge par les ambulanciers sur la place Liedts. De plus, quatre policiers ont été blessés et transportés à l’hôpital.
Trois personnes (deux majeurs et un mineur) ont été arrêtées judiciairement pour ces faits d’incendie volontaire. “Le labo et un expert incendie sont descendus sur les lieux, et les vêtements et les téléphones portables des suspects ont été saisis”, précise François Martin, porte-parole du parquet de Bruxelles.
L’affaire est dans les mains d’un juge d’instruction
La privation de liberté de ces trois suspects a été confirmée par le parquet et différents devoirs d’enquête sont en cours. Un mineur a par ailleurs été mis à la disposition du parquet, pour des faits de rébellion. A ce stade, il s’agit d’un bilan provisoire susceptible d’évoluer en fonction des résultats de l’enquête en cours qui est actuellement passée dans les mains d’un juge d’instruction.
Une task force mobilisée
“Une task force rassemblant les six zones de police bruxelloises, la police fédérale et le parquet de Bruxelles va être mise en place, afin d’identifier un maximum d’auteurs”, ajoute François Martin.
Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open Vld), a condamné dans la soirée les débordements qui ont eu lieu à Schaerbeek.
Onder geen enkel beding kunnen we aanvaarden wat er vandaag in Schaarbeek gebeurde. Onderzoeken zijn volop bezig. Meer dan 100 mensen zijn gearresteerd. Relschoppers zullen niet vrijuit gaan.
— ᴠɪɴᴄᴇɴᴛ ᴠᴀɴ Qᴜɪᴄᴋᴇɴʙᴏʀɴᴇ (@VincentVQ) January 13, 2021
YdK avec Belga – Photo: Belga
■ Reportage de Samia Er-Rami et Yannick Vangansbeek