De Wever est désigné informateur : premier pas vers une “Arizona” toujours incertaine ?
Le Roi a désigné mercredi le président de la N-VA, Bart De Wever, comme informateur, a annoncé le Palais dans un communiqué. Un premier rapport est attendu le 19 juin.
M. De Wever est “chargé d’une mission d’information”. “Cette mission a pour but d’identifier les partis désireux de former rapidement une coalition stable au niveau fédéral et de dégager ses principales orientations politiques”, selon le communiqué diffusé à l’issue d’un entretien d’une heure entre le président de la N-VA et le chef de l’État.
M. De Wever n’a pas fait de déclaration à sa sortie du Palais royal. Il a l’intention de travailler dans la discrétion, indiquait-on dans son entourage. Aucune communication n’est dès lors envisagée d’ici la remise du premier rapport, mercredi prochain. Le président de la N-VA travaillera en premier lieu sur une projection budgétaire, sur base des chiffres du Comité de monitoring, ajoutait-on.
L’agenda du président de la N-VA risque d’être chargé dans les jours à venir. Parallèlement à sa mission fédérale, il mène déjà une mission d’informateur en Flandre où il vient de boucler une première série d’entretiens avec les présidents des partis néerlandophones.
► À lire aussi | Bart De Wever a été désigné informateur par le Roi
Le leader nationaliste avait déjà mené une mission d’information fédérale en mai 2014, prélude à la mise en place d’une majorité “suédoise” rassemblant, outre son parti, le MR, l’Open Vld et le CD&V. Sa mission s’était toutefois soldée par un échec après que le cdH de Benoît Lutgen eut rejeté sa note finale. Le président du MR, Charles Michel, avait pris le relais.
L’Ardennais n’avait jamais caché ses réticences à mettre sur pied un gouvernement avec la N-VA. Dix ans plus tard, le président des Engagés, Maxime Prévot, n’affiche pas la même attitude que son prédécesseur. Mardi, à sa sortie du Palais royal, il a confié que son parti “envisageait” une coalition dont la N-VA ferait partie, peu d’autres scénarios étant possibles. La veille, il s’était en revanche montré “interrogatif” sur la perspective de voir M. De Wever devenir Premier ministre. Il a mis en cause les “aptitudes” du nationaliste flamand à “rassembler” et “fédérer” autour de lui. Diriger le gouvernement fédéral implique ne pas “vouloir dépecer le pays dont on est censé faire la promotion”, avait-il fait remarquer.
► À lire aussi | Leisterh a entamé une série de consultations: où en est-on dans la formation du gouvernement bruxellois?
Selon toute vraisemblance, M. De Wever devrait œuvrer à mettre sur pied une coalition dite “Arizona” rassemblant la N-VA, Vooruit et le CD&V du côté flamand et le MR ainsi que les Engagés du côté francophone. La partie est toutefois loin d’être gagnée. Les discussions s’annoncent ardues au vu du contexte budgétaire. Les centristes et Vooruit ont déjà mis en garde contre des économies qui se feraient sur le dos des soins de santé… alors que MR et N-VA ont dans leur programme de limiter drastiquement la croissance du budget dans ce secteur.
Mercredi soir, l’homme fort des socialistes flamands, Conner Rousseau a d’ailleurs déclaré que les chances de voir son parti entrer dans cette configuration de coalition fédérale étaient “minces”. Il visait les économies dans les soins de santé et la nécessité de taxer les grandes fortunes.
Belga