De Smet (DéFI) : “Un débat parlementaire peut aller très vite, la peur de la lenteur est un faux débat”

Quel camouflet de voir que, sur base de l’action de la Ligue des Droits humains, le gouvernement se voit reproché par la justice ce que nous, l’opposition ainsi qu’une série d’académiques, lui reprochons depuis longtemps“, a réagi François De Smet, le président de DéFI, ce midi dans Toujours + d’Actu. 

Il commentait la décision du tribunal de première instance de Bruxelles qui a condamné hier l’Etat belge à adopter un cadre légal pour encadrer les “mesures anti-covid”. 

Il s’agit d’un rappel salutaire de la justice envers un pouvoir exécutif qui prend trop de libertés avec les libertés fondamentales.”, ajoute François De Smet, qui interroge : “Pourquoi se priver du parlement? C’est une question de démocratie!

A l’objection selon laquelle le débat parlementaire impliquerait des délais trop longs au regard de la gravité de la situation sanitaire, le président de DéFI, également élu à la chambre des représentants répond : “Le fait d’être obligé d’avoir ce débat de manière publique peut se faire très vite, vous pouvez réunir le parlement quand vous voulez! Nous sommes payés pour ça!

Faux débat

François De Smet précise que le fait que le gouvernement déclare l’urgence sanitaire n’est pas en question, mais bien le fait que les parlementaires ne soient pas consultés : “Pourquoi ne pas imaginer qu’après chaque codeco, le gouvernement doive obtenir un vote de confirmation des mesures devant les différents parlements du pays. Il n’y a du reste pas que du sanitaire dans la situation actuelle, mais aussi des questions économiques et de santé mentale.”

Si un parlement peut donner des moyens budgétaires de manière récurrente, pourquoi ne pourrait-il pas contrôler le respect des libertés publiques! La question de la lenteur est un faux débat. “, conclut-il.

Le projet de loi pandémie ? “Des pouvoirs spéciaux aménagés”

Pour le leader de DéFI, le projet de texte actuellement sur la table n’est rien d’autre qu’une “loi de régularisation alors qu’il faut une loi de monitoting.” “Ce sont en quelque sorte des pouvoirs spéciaux aménagés“, insiste-t-il : “On vient vers le parlement une seule fois pour confirmer l’état d’urgence humanitaire mais après le ou la ministre de l’Intérieur fait ce qu’il ou elle veut en terme de restriction des libertés publiques sur base de simples arrêtés ministériels.”

DéFI demande que toutes les mesures restrictives de libertés soient évaluées mois après mois. et que chaque codeco soit suivi d’un débat au parlement et de l’approbation par une loi de toute mesures restrictives de libertés.

L’interview de François De Smet, président de DéFI, dans Toujours + d’Actu.