Cureghem : la nouvelle occupation contre le projet A’Rive toujours en cours

Depuis vendredi, les activistes occupent les bâtiments du bassin de Biestebroeck, sur le bord du canal à Cureghem, voués à la destruction pour les besoins du projet immobilier A’Rive (anciennement Key West), porté par le consortium Immobel/BPI.

“Non aux tours de luxe”, “A’Rive dégage” sont tagués sur les bâtiments du bassin de Biestebroeck. Le message est clair, les militants ne veulent pas de ce projet immobilier. Il est question de construire 524 logements (dont une tour de 84 mètres de haut) et 383 places de parking.

Les activistes dénoncent la hauteur des prix annoncés du mètre carré des appartements, alors que le quartier de Cureghem compte parmi les plus pauvres de la région. “La gentrification, c’est un choix pour la ville qui sert certains intérêts et pas d’autres et qui, en tout cas, dessert les habitants actuels de Cureghem. J’ai pas envie que mon loyer augmente, que la vie augmente. Ça nous rend la vie chère” déplore Angela, habitante du quartier.

Ces militants, qui estiment que ces lieux sont une ZAD (Zone à Défendre) espèrent parvenir à bloquer le projet : “On se rend bien compte que face aux occupants, il y a des promoteurs qui ont des moyens et qui risquent de lancer des procédures judiciaires, mais pour l’instant c’est pas le cas, donc les gens restent tant que le projet n’est pas abandonné” explique Henri, militant lui aussi.

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Pas de gentrification selon le promoteur

Sandra Gottcheiner, la directrice du projet A’Rive a réagi à ces revendications : “Dans notre société, l’effraction et la violence ne sont pas acceptables. La commune d’Anderlecht a besoin de logements neufs, respectueux des normes énergétiques. On ne parle pas de luxe. Les prix restent nettement inférieurs à la moyenne bruxelloise, dans la norme des logements abordables : entre 2600 et 3200 le mètre carré“.

L’année dernière, l’organisme Inter-Environnement Bruxelles (IEB) avait introduit un recours contre le permis d’urbanisme. Ils ont obtenu gain de cause, un nouveau permis a été introduit par les promoteurs. Une enquête publique devrait suivre dans les prochains mois.

■ Reportage de Camille Tang Quynh, Camille Dequeker et Timothée Sempels