Crise de la santé mentale chez les jeunes : une nouvelle campagne est lancée contre l’isolement

Une étude révèle une hausse inquiétante des troubles de santé mentale chez les jeunes. Vivalis a lancé une campagne pour encourager les interactions sociales et limiter l’isolement.

De nombreuses études pointent du doigt une hausse inquiétante des troubles de santé mentale chez les jeunes. C’est le cas de l’étude Health Behaviour in School Aged Children, menée en Wallonie et à Bruxelles, qui révèle que le sentiment de solitude touche de 18 à 38% des jeunes de 4e, 5e et 6e secondaires.

L’étude révèle aussi que 24% des jeunes bruxellois sont touchés par le sentiment de solitude.

En matière de santé mentale, l’adolescence est une période décisive où ils ont besoin de créer du lien d’où l’importance de cette campagne, qui incite les jeunes à sortir de chez eux.

L’étude montre que le sentiment d’appartenance à un groupe a une influence positive sur la construction de l’identité.

À l’inverse, et la crise covid nous l’a bien montré, lorsque les jeunes sont isolés, ils n’arrivent pas à exprimer ce qu’ils vivent.

Face à ce constat inquiétant, Vivalis lance une campagne de sensibilisation “mets-toi en mode amis”, pour inciter les jeunes à sortir de chez eux et à cultiver les liens, en leur proposant, dans un premier temps, un moteur de recherche d’activités, d’échanges, etc. et, dans un second temps, une page de ressources pour ceux qui ressentent le besoin de parler.

La campagne se décline sur les réseaux sociaux et via des panneaux d’affichage, mais aussi des capsules vidéo et des spots audio sous forme de slam : “Pour bien booster ton moral, il faut sortir de ton bocal. T’enferme pas dans le virtuel, reconnecte-toi au réel”.

Quels sont les comportements qui doivent alerter l’entourage des jeunes ? Bruno Puccinin, pédopsychiatre au Centre Hospitalier Jean Titeca, évoque les troubles alimentaires, mais ce n’est pas tout : “Un jeune qui se replie, qui se désintéresse de ce qui lui faisait plaisir, de ce à quoi il passait son temps, un jeune qui s’enferme, qui n’est plus dans le dialogue avec son entourage, un jeune qui dort mal, qui est de plus en plus irritable… Ce sont des signes qui doivent inquiéter”, explique-t-il.

Consommation des médicaments chez les jeunes

Les Mutualités Libres se sont intéressées à la consommation des médicaments chez les jeunes de 12 à 18 ans et les résultats sont interpellants.

En 10 ans, la proportion d’utilisateurs d’antidépresseurs a augmenté de 60%. Et plus particulièrement chez les jeunes Bruxellois où on constate une hausse de 75%.

Pour Les Mutualités Libres, il y a un lien évident avec la crise covid, qui a entraîné une hausse du mal-être chez les jeunes.

Face à ces chiffres interpellants, les Mutualités Libres préconisent de favoriser les approches non médicamenteuses comme la psychoéducation ou les soins psychologiques.

M.D. avec E.D. – Photo : Vivalis