Le corps de sécurité en grève : des dizaines d’affaires avec détenus remises

Le corps de sécurité du SPF Justice, chargé d’emmener les détenus depuis la prison vers le tribunal, ont décidé d’arrêter le travail. Aucun détenu n’est donc emmené devant le tribunal correctionnel de Bruxelles ce mardi. Ils souhaitent protester contre le changement de leur statut, décidé par le gouvernement fédéral.

Le corps de sécurité du SPF Justice a décidé de partir en grève ce mardi matin et de ne plus assurer le transfert des détenus vers les tribunaux. Une petite dizaine d’agents de sécurité sont venus travailler ce mardi matin au palais de justice de Bruxelles, sur environ une centaine d’agents, selon des membres du corps de sécurité que l’agence Belga a interrogés sur place.

Le corps de sécurité proteste contre les zones d’ombre autour de la nouvelle ‘direction de la Sécurisation’ au sein de laquelle le corps de sécurité doit migrer dans un an. Un préavis avait été déposé fin octobre.

La direction de la Sécurisation (DAB) sera logée au sein de la police fédérale et comptera quelque 1.600 personnes chargées de la sécurité des gares, de Brussels Airport, des sites nucléaires ou de la surveillance des bâtiments. “Le DAB sera composé de militaires, de policiers et du corps de sécurité, or les carrières ne sont pas les mêmes”, explique Michel Jacobs, secrétaire général de la CGSP Amio. “Nous craignons que certaines carrières soient rabotées lors du transfert, ce qui aurait une incidence pécuniaire sur les pensions.”

Les responsables syndicaux sont en réunion depuis le début de la matinée avec l’autorité pour tenter d’apaiser la situation.

Conséquences de ce mouvement de gogne : de nombreuses audiences correctionnelles ont été écourtées. Faute d’agents de sécurité en suffisance, les détenus n’ont pu être acheminés vers le palais de justice. De nombreux dossiers avec des prévenus détenus ont donc dû être reportées.

Avec Belga – Photo : Belga/Laurie Dieffembacq