Cinq suspects condamnés à des peines de prison pour trafic de drogue via Brussels Airport
L’enquête avait permis à la police de mettre la main sur 123 kilogrammes de cocaïne, d’une valeur de six millions d’euros à la revente, et sur d’importantes sommes d’argent en espèces.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné, jeudi, cinq personnes, dont deux travailleurs de Brussels Airport, à des peines de prison pour trafic de drogue via l’aéroport de Zaventem. L’enquête avait été ouverte en 2023 après la transmission de la part des autorités belges à la justice belge d’une vidéo dans laquelle on pouvait voir un travailleur de Brussels Airport proposer ses services pour “faire sortir des marchandises de l’aéroport”. Le collaborateur visible dans la vidéo a été identifié et ses allées et venues suivies de près. La police s’est rapidement rendu compte que l’homme était toujours présent sur le tarmac lors de l’atterrissage d’un vol en provenance de la capitale de la Gambie, Banjul. L’homme gardait à l’œil le déchargement des bagages et accompagnait toujours le véhicule de déchargement avec son propre véhicule jusqu’à un garage dépourvu de caméras de surveillance. La police est parvenue à identifier sept transports de drogue, réalisés entre avril et juillet 2023.
Lors de ces trajets, l’engin de transport des bagages était toujours conduit par la même personne, un deuxième suspect travaillant à l’aéroport. L’enquête a également permis de découvrir que le premier suspect avait remis trois valises à trois personnes différentes, à Sterrebeek. Ces trois personnes et les deux collaborateurs de l’aéroport ont été interpellés ce jour-là. La police a alors trouvé 43 kilogrammes de cocaïne dans une valise et 80 kilogrammes dans une autre.
► Lire aussi | Plus de quarante interpellations lors d’une opération policière anti-drogue à Bruxelles
L’avocat du premier suspect, collaborateur de l’aéroport, a plaidé que son client avait dans un premier temps refusé une proposition de personnes peu scrupuleuses visant à gagner plus d’argent mais avait finalement accepté de collaborer après des menaces visant sa famille. “Lorsque la police l’a interpellé, il a été soulagé d’être sorti des griffes de cette organisation. Depuis sa libération (sous conditions), il a retrouvé un emploi fixe”, a expliqué son avocat, demandant une peine de travail, fut-elle sévère. Les avocats des autres suspects ont plaidé dans le même sens, évoquant la vague de fusillades et d’attaques à l’explosif qui secoue Bruxelles et Anvers. “Nos clients voient cela aussi et savent quels risques eux et leur famille encourent s’ils ne collaborent pas avec ces organisations criminelles”.
Ces arguments n’ont pas convaincu que le tribunal, qui a condamné les cinq suspects à des peines de quatre ans de prison ferme.
Belga





