Choisir le train plutôt que l’avion pour voyager en Europe : voici ce que cela change (carte interactive)
Alors que le parlement néerlandais et plusieurs partis belges veulent discuter de l’interdiction de vols courts en avion, il est temps de faire un point sur les tarifs des vols et des trajets en train entre Bruxelles et d’autres villes européennes, ainsi que sur l’impact écologique de ces modes de transport.
Le débat a été lancé, en ce début du mois de mars, par le parlement néerlandais. La Deuxième Chambre du parlement des Pays-Bas souhaite en effet mettre fin aux liaisons aériennes entre Amsterdam-Schiphol et Bruxelles-National, jugées trop courtes et trop polluantes, alors que la liaison en train existe déjà. En Flandre, le CD&V et Groen ont sauté sur l’occasion pour demander un débat sur les vols de moins de 1.000 kilomètres, afin de permettre au train de devenir la solution la moins coûteuse pour ces voyages jugés “courts”. Au niveau européen, la Belgique a également plaidé mardi pour l’introduction d’une fiscalité sur l’aviation commerciale. Bref, alors que les débats sur le changement climatique continuent d’animer les parlements européens, l’avion n’a clairement plus la cote.
Mais choisir le train ou l’avion, le choix peut parfois être difficile. Si certaines lignes ferroviaires desservent particulièrement bien les capitales européennes, comme le Thalys vers Amsterdam ou Paris, ou l’Eurostar vers Londres, il est parfois difficile d’imaginer prendre plusieurs heures sur les chemins de fer pour se rendre dans le sud ou le nord de l’Europe. Et pourtant, l’empreinte écologique des voyages en train est bien plus faible que les vols en avion, entre les mêmes villes. Ainsi, un vol aller-retour Bruxelles-Paris consomme jusqu’à 10 fois plus de CO2 qu’un voyage aller-retour, en Thalys, entre les deux capitales. Cette différence est toutefois plus faible dès que les voyages en train se font sur plus longue distance, et lorsque les voies ferrées obligent les voyageurs à des correspondances, sur des réseaux locaux sur lesquels les trains sont moins performances écologiquement parlant.
Correspondances
Quant aux prix, ceux-ci sont plus souvent favorables aux vols en avion si la distance avec Bruxelles est plus grande. En effet, si le train pour Paris coûte cinq fois moins cher que l’avion, le train pour Rome coûte deux fois plus cher que l’avion ! Et pour un temps de transport jusqu’à neuf fois moins long… Notre test, réalisé sur un week-end d’avril, montre également que les prix pour les trains sont particulièrement élevés si le nombre de correspondances est important. Et le réseau ferroviaire européen fait qu’il est difficile, aujourd’hui de rejoindre l’Italie, l’Espagne ou la République tchèque sans poser le pied sur le quai d’une autre gare auparavant.
Bref, pour réduire son empreinte écologique avec ces voyages européens, il faut finalement prendre son temps et consentir à payer un peu plus. Il semble en effet important que les compagnies ferroviaires européennes discutent encore plus pour assurer de meilleures correspondances et des tickets de train moins chers. Notons encore que la SNCB propose régulièrement des promotions pour les jeunes, ainsi que le pass Interrail qui permet de voyager de manière illimitée dans 31 pays européens : celui-ci coûte jusqu’à 900 euros pour trois mois de voyages illimités.
* Carte réalisée avec les services Trainline et Skyscanner, le 8 mars 2019, pour des voyages prévus entre le vendredi 19 avril et le dimanche 21 avril 2019, toujours au départ de la gare de Bruxelles-Midi ou de l’aéroport de Bruxelles-National à Zaventem
Grégory Ienco – Photo : illustration Belga/Laurie Dieffembacq