Chaussée de Mons : une nouvelle concertation débute lundi
Les près de 300 personnes réunies lors du conseil communal d’hier n’ont pas ménagé le bourgmestre Fabrice Cumps.
La veille déjà, des dégradations avaient été commises sur un engin de chantier. En cause : le démarrage des travaux de réaménagement de la chaussée de Mons, qui provoquent d’importants embouteillages et une forte colère chez de nombreux habitants.
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Le projet, décidé par la Région bruxelloise en 2023, ravive les tensions déjà observées lors du plan Good Move.
Gaëtan Van Goidsenhoven, président du conseil communal d’Anderlecht (MR), évoque l’urgence de la situation : “Aujourd’hui, il faut répondre à l’urgence. On a vu la catastrophe ces derniers jours, il faut y remédier.”
Mais il insiste aussi sur un enjeu plus profond : “On ne peut pas revivre le traumatisme de Good Move. Ce projet doit être construit avec la population, d’autant qu’il durera au minimum trois ans.”
En 2023, une interpellation citoyenne avait pourtant recueilli près de 3 000 signatures pour demander une véritable écoute des habitants. Un signal qui, selon plusieurs élus, n’a pas été suffisamment pris en compte.
Le projet prévoit le réaménagement de la chaussée de Mons ainsi que des squares Albert Ier et Vandervelde. Plusieurs formations politiques — Les Engagés, le MR et l’échevin PS Lotfi Mostefa — demandent aujourd’hui une révision du projet, contrairement au bourgmestre Fabrice Cumps.
Un élu relativise cependant l’idée de tensions internes : “Je ne pense pas qu’il y ait un problème, mais nous devons reconnaître une réalité nouvelle : les grands projets urbains ne peuvent plus se faire sans les habitants et les commerçants. La démocratie verticale n’existe plus.” affirme Gaëtan Van Goidsenhoven.
À terme, une portion de la chaussée de Mons doit être mise à sens unique afin d’élargir l’espace dédié aux cyclistes et à la végétation. La Région, qui dit rester en dialogue avec la commune, se montre ouverte à des ajustements : “S’il y a des améliorations possibles, nous sommes prêts à les examiner. Mais ce projet va ajouter des espaces verts et renforcer la sécurité routière. C’est l’un des endroits les plus dangereux de la région, on y a perdu des vies.” lance Elke Van den Brandt, ministre de la Mobilité (Groen).
Un groupe de travail réunissant la commune et la Région sera mis en place dès lundi. Objectif : entendre les besoins des habitants et tenter de calmer les tensions autour d’un chantier qui, une fois encore, illustre la sensibilité des projets de mobilité à Bruxelles.
■ Reportage de Vanessa Lhuillier, Yannick Vangansbeek et Manu Carpiaux





