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Chacun cherche son chien (ou son chat)

Depuis le premier confinement, avec le télétravail, de nombreux Belges semblent avoir envie d’adopter un petit compagnon. Les demandes auprès des refuges sont nombreuses, surtout pour les petits chiens. Mais l’offre a aussi diminué. Il y a moins d’abandons depuis un an. Alors y a-t-il un véritable engouement envers nos amis à quatre pattes ? Petit tour d’horizon des refuges bruxellois.

À la Société Royale Protectrice des Animaux Veeweyde, située à Anderlecht, la tendance est claire. “Cela fait plusieurs mois que l’on ressent une vraie pression au niveau du public” explique Ludivine Nolf, porte-parole. Avec le Covid, les visites se font uniquement sur rendez-vous. Plus question de débarquer spontanément pour voir les chiens disponibles à l’adoption.

Les gens sont à la recherche de petits chiens qui s’entendent avec les enfants et faciles à éduquer.” Or, 85% des chiens à adopter chez Veeweyde sont de grands chiens : American staff, Malinois… “Les petits chiens qu’on a, ont plutôt des profils compliqués. Souvent, ils ne s’entendent pas avec les enfants, ni avec leurs congénères” précise Ludivine Nolf. 

Alors, lorsqu’un “petit chien sympa” arrive au refuge, il faut gérer. “Je ne peux pas communiquer comme je le ferais pour un autre chien. Si je poste un petit chien sur le site, on va avoir des gens qui viennent camper ici. On favorise alors les candidats à l’adoption qui nous appellent régulièrement ou ceux qui viennent voir d’autres chiens.” 

Veeweyde remarque aussi une hausse de l’adoption des chats, avec une demande accrue pour les chatons. “Nous recevons entre 15 et 20 demandes par jour” ajoute Ludivine Nolf. “Par téléphone, par mail, via notre site internet ou sur les réseaux sociaux.

Les adoptions réalisées ces derniers mois sont quasi toutes des adoptions réussies. “Peut-être grâce à la présence accrue des gens à la maison, à cause du confinement et du télétravail. Les adoptants sont plus présents et peuvent donner une bonne éducation et de bonnes bases au chien.”

Et pour tous ceux qui ne trouvent pas leur bonheur en refuge, Veeweyde déconseille les animaleries qui “ font beaucoup de trafic de chiots des pays de l’Est.” Le refuge invite les futurs maîtres à se tourner vers des éleveurs.

Moins de chiens abandonnés 

Chez Help Animals, un refuge à Anderlecht, les adoptions commencent seulement à reprendre. Il tourne au ralenti depuis un an. Uniquement sur rendez-vous pour les adoptions. L’association fait aussi face à une diminution de chiens abandonnés. “C’est plutôt une bonne nouvelle” nous dit Déborah, qui s’occupe de l’accueil. ”Nous accueillons moins de chiens pour le moment. Alors, je ne sais pas si l’on peut parler d’un engouement ou s’il y a simplement moins d’offres.” 

Même constat que Veeweyde concernant les petits chiens. “Ils partent très, très vite” précise Déborah. “On se retrouve avec des centaines de demandes. Alors, on fixe 3 ou 4 rendez-vous, et parfois, ils partent au premier.” Le profil très recherché de petits chiens s’explique aussi, en ville, par le manque d’espace extérieur.

Ralentissement des adoptions à la Croix bleue

La Croix Bleue de Belgique compte quatre refuges, dont un à Forest et fait plutôt face, depuis un an, à un ralentissement au niveau des adoptions de chiens et de chats. “Il y a eu, à cause du Covid, un freinage complet parce qu’on a dû fermer nos refuges. Puis, une reprise au ralenti avec une réouverture uniquement sur rendez-vous” explique Guy Adant, Président de La Croix Bleue de Belgique. “Si l’on compare les chiffres de 2019 et 2020, on note une baisse moyenne de 15 pc concernant l’adoption des chiens et des chats.” C’est seulement depuis le début de cette année, que les adoptions semblent avoir retrouvé un rythme normal.

Concernant la demande de petits chiens, Guy Adant pense plutôt à un effet de mode qu’à un effet Covid. “Par exemple, nous avons eu, à une époque, au refuge de Forest, de nombreux Rottweiler parce qu’ils avaient été à la mode.” Même chose avec les American Staff. Selon lui, les éleveurs s’adaptent. 

Aujourd’hui, les petits chiens ont donc plus la cote. “Lorsque l’on met un petit teckel, par exemple ou un Cavalier King Charles sur le site, on reçoit des appels téléphoniques le jour même. Les gens se pressent.” 

V. Leclercq – Photo : Belga/Nicolas Maeterlinck