Bruxelles manque-t-elle de verdure ?

D’importantes disparités se dessinent entre les quartiers les plus et les moins aisés de la Région bruxelloise.

Les “poumons verts” bruxellois se situent majoritairement au sud-est de la Région, selon une analyse réalisée par Greenpeace, sur base d’une carte élaborée par DataLab. Cette carte révèle le niveau d’accès à la nature urbaine de chaque bâtiment en Belgique et utilise pour cela la règle des 3-30-300. Elle établit qu’un bâtiment doit offrir une vue sur au moins trois arbres, que le quartier soit couvert à 30% de verdure et que maximum 300m séparent chaque bâtiment d’un espace vert public.

Il ressort que des quartiers d’Uccle, Auderghem, Woluwe-Saint-Pierre, Woluwe-Saint-Lambert et Watermael-Boitsfort correspondent aux critères. Il en va de même pour les rues situées aux alentours des grands parcs bruxellois. Ces quartiers franchissent également la barre des 30 % de couverture arborée.

En revanche, aucune habitation de Saint-Gilles, Etterbeek ou Saint-Josse-ten-Noode ne bénéficie de cette couverture. Elle s’élève seulement à 11,5 % à Molenbeek, 12,2 % à Saint-Josse et Saint-Gilles, et 15,6 % à Bruxelles-Ville et Anderlecht.

 

Quant à la verdure visible et à l’accès aux espaces verts publics, le bilan que dresse Greenpeace est mitigé. Chaque quartier compte des bâtiments d’où l’on peut voir trois arbres, mais dans le centre-ville, ils se font très rares. Le manque de verdure visible est le plus criant à la Ville de Bruxelles-Ville, Molenbeek-Saint-Jean, Saint-Josse, Koekelberg, et Saint-Gilles.

Les habitants de quartiers dispersés dans toute la Région doivent également parcourir de longues distances pour atteindre un espace vert. Il s’agit d’une situation particulièrement courante à Ixelles, Forest, Uccle, Saint-Gilles et Schaerbeek. Au total, 230 000 bruxellois n’ont pas accès à pied à un parc de 0,2 ha, le seuil critique fixé.

On constate une répartition très inégale des arbres et des parcs”, signale Ruth-Marie Henckes, chargée de campagne biodiversité chez Greenpeace Belgique. “Les quartiers et les communes les plus riches sont aussi les plus verts, tandis que les plus pauvres se retrouvent enclavés dans du béton. Par conséquent, les bénéfices d’un environnement vert pour la santé sont également inégalement répartis”. L’ONG appelle dès lors les futurs élus des élections communales à “s’attaquer d’urgence à cette injustice”.

Ma. Ar. avec Belga – Photo : Belga