Attentat à Bruxelles : le Kern a décidé de renforcer le parquet et la police judiciaire de Bruxelles
Le cadre du parquet de Bruxelles sera renforcé à l’aide de cinq magistrats. La police judiciaire de Bruxelles verra ses effectifs complétés par 50 équivalents temps plein supplémentaires et il sera fait en sorte que le procureur général de Bruxelles puisse être nommé, ont annoncé samedi soir le Premier ministre Alexander De Croo et la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden.
La police des chemins de fer sera quant à elle renforcée à hauteur de 25 équivalents temps plein.
La communication du gouvernement qui a suivi la conférence de presse, précise aussi que “les effectifs du parquet de Bruxelles”, “complétés par cinq magistrats supplémentaires” évoqués plus haut, “seront entièrement pourvus (119)” et que “la nomination prochaine d’un procureur du Roi à Bruxelles est encadrée après neuf ans d’incertitude juridique”.
Dans l’intervalle, le procureur général de Bruxelles viendra en appui du parquet de Bruxelles et en prendra la gestion quotidienne.
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Selon le Premier ministre, il sera demandé au parlement d’inviter les Comités R et P, qui contrôlent respectivement les services de renseignement et les services de police, à analyser le respect des procédures dans le cadre de l’ensemble du dossier sur l’attentat de lundi et à vérifier si ces procédures sont toujours adéquates.
L’échange d’informations entre l’Office des Étrangers, la police et la justice sera renforcé. Ces départements analyseront prochainement plus en détail le déroulement des événements qui ont conduit à l’attentat de lundi à Bruxelles.
Meilleure coordination des bases de données
Un plan sera mis en place pour accentuer la numérisation des services de sécurité avec une attention prioritaire pour le croisement des bases de données des différents services, notamment via la création d’une base de données des ordres de quitter le territoire. Celle-ci sera couplée avec la base de données de la police.
L’annonce de ces mesures a été faite à l’issue d’une réunion de quelque six heures du Conseil ministériel restreint destinée avant tout à établir “la transparence complète” après la démission du ministre de la Justice pour une demande d’extradition d’Abdessalem Lassoued adressée par la Tunisie à la justice belge mais jamais suivie d’effet.
La discussion a eu lieu en présence de la Ministre de l’Intérieur, du Procureur général de Bruxelles et du Commissaire-général ad interim de la Police fédérale pour apporter toute la clarté sur les événements. Ces deux derniers ont été entendus durant près de 3h30 par le Premier et les Vice-premiers ministres.
“Le gouvernement n’est pas affaibli”
Au cours de la conférence de presse qui a suivi la réunion, le Premier ministre a rendu hommage, au nom de tout le gouvernement, au sens des responsabilités politiques du ministre démissionnaire Vincent Van Quickenborne. “Je pense qu’il a été un excellent ministre de la Justice, mais il a décidé de prendre ses responsabilités à la suite de fautes individuelles particulièrement graves commises au niveau du parquet de Bruxelles“.
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Interrogé sur la situation du gouvernement à la suite de la démission de Vincent Van Quickenborne et des circonstances qui ont mené à celle-ci, Alexander De Croo a estimé que l’exécutif fédéral n’était “pas affaibli”.
“Le ministre a pris ses responsabilités politiques même si sa décision n’est pas liée à une faute personnelle de sa part. Nous avons toujours été transparents sur les informations dont nous disposons au fur et à mesure depuis mardi. Dans les circonstances dramatiques telles que celles que nous connaissons, il est important que le gouvernement agisse rapidement. C’est ce qu’on attend de lui et c’est ce que nous faisons“, a-t-il dit.
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Avec Belga – Photo : Belga