Atteint du Covid-19, Ismaël Saidi témoigne : “Je vais vous raconter mes 10 jours de combat”
C’est l’une des personnalités bien connues des Bruxellois.e.s, Ismaël Saidi, l’auteur de la pièce Djihad, a été touché par le Covid-19. Confiné à Paris, il n’est pas allé à l’hôpital, mais il a eu des lourds symptômes, la fièvre l’a fait délirer. Dans une publication sur sa page Facebook il raconte “ses 10 jours de combat”.
“Ce post va être assez impudique et je vais vous raconter mes dix jours de combat contre cette maladie, écrit-il. D’abord, parce que je suis loin d’être un cas isolé et je pense que certains d’entre vous se retrouveront dans mes écrits et se sentiront moins seul. Ensuite parce que je pense que beaucoup ne voient pas encore l’utilité du confinement et le bravent avec fierté tous les jours sans se rendre compte du danger qu’ils deviennent”.
Confiné à Paris, il a commencé à ressentir les premiers symptômes il y a 10 jours, s’il pensait d’abord à une grippe, petit à petit les douleurs se sont amplifiées “…le 7ème jour, pendant que Dieu se repose de son Fait, le Covid a décidé, lui, de mettre les bouchées doubles. La toux est arrivée : une toux horrible qui vous empêche de respirer pendant de longues secondes qui ont l’air d’être une éternité. Ma respiration devenait presqu’impossible. Des spasmes m’envahissaient à chaque fois que j’essayais de calmer mon rythme cardiaque pour arriver à respirer mais rien n’y faisait. Le matin, nous avons appelé un médecin : Visio consultation et confirmation : vous avez tous les symptômes mais vous êtes jeune donc pas de test pour vous, vous n’êtes pas en état de détresse respiratoire grave donc oubliez le Samu”.
Le jour suivant, il a commencé à délirer : “Huitième jour, je tiens encore mais je suis un légume et la nuit, pour la première fois, la température est telle que je commence à délirer. Je revoie en boucle les flash info de la journée. Les experts envahissent mon salon et me parlent. J’ai des discussions enflammées avec Patrick Cohen sur la chloroquine. Patrick Cohen qui est debout sur ma table du salon en train de me dire que je vais mourir cette nuit mais que ce n’est pas grave car ils ont déjà prévenu l’invité de demain.
Et je suis envahi par la peur avec un seul mot d’ordre : par pitié, pas l’hôpital. Avec toutes les images de cercueil que j’ai vues ces derniers jours, ces chiffres qui s’égrènent sans fin, ce président qui répète 6 fois que c’est la guerre mais qu’on ne sait pas contre qui, qu’il n’y a de toute façon pas d’armes et qu’on ne sait pas quand ça va s’arrêter”.
Son récit se poursuit jusqu’à aujourd’hui, “…je vais un peu mieux et je pense sortir tout doucement de ce long tunnel. Je suis content d’avoir été confiné car je pense que j’aurai infecté tout le monde”
Il termine en disant : “Dites aux gens que vous aimez que vous les aimez : c’est gratuit, un peu gênant, mais c’est bon. Et si vous ne le faites pas, vous finirez comme moi et vous le direz un jeudi à 4h du matin à Patrick Cohen qui danse sur votre table”.
Retrouvez l’entièreté de son témoignage ici :
https://www.facebook.com/ismaelsaidi/posts/2874451569306441?__tn__=-R