Assises de Bruxelles : David Dupuis accusé d’avoir engagé deux hommes pour tuer son père
David Dupuis a déclaré à trois reprises sur questions de la présidente, lundi, devant la cour d’assises de Bruxelles, qu’il ne connaissait pas Stephan Picron et qu’il n’avait jamais eu de contact avec lui. David Dupuis est accusé d’avoir engagé deux hommes, Stephan Picron et Mousa Touili, pour tuer son père, Robert Dupuis. Ce dernier avait été abattu de trois balles dans le corps, en juin 2011, à Etterbeek.
David Dupuis a maintenu, lundi, devant la cour, qu’il ne connaissait pas Stephan Picron et qu’il n’avait jamais eu de contact avec lui. La présidente, Laurence Massart, lui a rappelé que son GSM avait appelé celui de Stephan Picron en mai 2011, moins d’un mois avant les faits. “C’était sans doute ma femme qui utilisait mon GSM. Elle connaissait l’épouse de Stephan Picron qui était cliente dans son salon d’esthétique. Je pense que cette fois-là, on avait testé un restaurant à Strombeek que cette dame lui avait conseillé. Je pense qu’elle lui a envoyé un message pour la remercier”, a-t-il expliqué. La magistrate s’est dite étonnée de cette affirmation selon laquelle les femmes utilisaient toutes deux les GSM de leur mari alors qu’elles possédaient chacune le leur et l’utilisaient fréquemment.
De son côté, Stephan Picron affirme qu’il connaissait David Dupuis mais il nie avoir participé à l’assassinat du père de celui-ci. La présidente de la cour a également questionné ce second accusé concernant l’inscription du numéro de GSM de David Dupuis sur un ticket de train qu’il avait acheté peu après les faits. “Vous aviez visiblement noté ce numéro avant de jeter votre téléphone et sa carte SIM. Pour quelle raison?”, l’a-t-elle interrogé. “Parce que j’ai su que c’était son père qui avait été abattu. Pour prendre de ses nouvelles”, a répondu Stephan Picron.
Dans ce procès, Stephan Picron, Mousa Touili et David Dupuis sont accusés d’avoir tué volontairement et avec préméditation Robert Dupuis, un plombier âgé de 58 ans, père de David Dupuis. Celui-ci avait été abattu de trois balles devant chez lui, rue de la Grande Haie à Etterbeek, le 10 juin 2011 vers 9h30.
Rapidement, la police était remontée jusqu’à Stephan Picron, un ancien policier de la zone Montgomery, après que sa voiture avait été repérée sur le lieu des faits par des témoins. La police était ensuite remontée jusqu’à Mousa Touili, un employé de la Stib, membre, comme Stephan Picron, du club de motards Outlaws à Mons. Enfin, les enquêteurs avaient fait le lien entre Stephan Picron et le fils de la victime, David Dupuis, après avoir découvert que le numéro de téléphone de ce dernier était inscrit sur un ticket de train acheté par Stephan Picron le jour des faits.
L’enquête avait permis de constater que Robert Dupuis avait un niveau de vie aisé. Il possédait une société de plomberie et était également propriétaire de plusieurs immeubles et appartements en région bruxelloise. Peu avant les faits, il avait décidé de se retirer en République dominicaine, d’où sa nouvelle compagne était native, et d’investir là-bas son patrimoine immobilier. Son fils lui en avait fait le reproche, selon des témoins. Dans la suite de l’enquête, Mousa Touili avait avoué avoir tiré sur Robert Dupuis, avec l’aide de Stephan Picron, et sur ordre de David Dupuis, pour un contrat de 5.000 euros. L’interrogatoire des accusés se poursuivra et s’achèvera mardi. (Belga, photo Belga/Thierry Roge)