Après l’incendie de Ganshoren, le syndicat ACV alerte : “Le feu aurait alors pu brûler pendant des heures, voire des jours”
L’incendie de Ganshoren, éteint au petit matin après l’intervention de plusieurs zones de secours, illustre selon le syndicat ACV la grave pénurie de pompiers à Bruxelles.
L’important incendie qui s’est déclaré vendredi dans un entrepôt de la rue Nestor Martin, à la limite entre Ganshoren et Berchem-Sainte-Agathe a été maîtrisé dans la nuit de vendredi à samedi vers 4 heures du matin. Pour en venir à bout, les pompiers de Bruxelles ont reçu le soutien d’autres casernes de pompiers du pays et de la Croix-Rouge. Cela a mis en évidence l’importante pénurie de personnel à laquelle doit faire face le SIAMU (Service d’incendie et d’aide médicale urgente de la région de Bruxelles-Capitale), selon le syndicat ACV qui tire la sonnette d’alarme.
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Sans l’aide extérieure, les pompiers bruxellois n’auraient peut-être pas pu maîtriser l’incendie. “Le feu aurait alors pu brûler pendant des heures, voire des jours“, déclare à Belga Steven Gillesen, du syndicat chrétien flamand ACV services publics. D’après lui, les pompiers de Bruxelles sont en sous-effectif en raison d’une forte augmentation de la charge de travail au cours des vingt dernières années. “Depuis 2012, les plans de personnel sont établis sur la base des directives budgétaires du gouvernement bruxellois, sans tenir compte des besoins réels sur le terrain“, dit-il. “Par conséquent, les effectifs des pompiers n’ont augmenté que de 16,78% au cours des 20 dernières années, alors que la charge de travail a explosé“.
Le nombre d’interventions en ambulances a augmenté de 68% au cours des quinze dernières années, celui des interventions des pompiers de 30%. Les pompiers sont en outre tenus d’effectuer des tâches supplémentaires, comme la décontamination après les incendies, ce qui alourdit leur charge de travail.
“Nous avons eu de la chance”
Ce manque de personnel se fait cruellement sentir sur le terrain. “Nous avons eu de la chance qu’aucune maison de repos ni aucun hôtel n’ait pris feu au moment de l’incendie à Ganshoren“, avance Steven Gillesen.
Steven Gillesen indique que l’incendie de Ganshoren est en quelques semaines la deuxième fois où les pompiers doivent faire appel à la Croix-Rouge pour équiper les ambulances. Cela s’était déjà produit lors de la tempête Benjamin, fin octobre.
Les équipes de garde sont également en sous-effectifs. “Avant, nous avions 56 pompiers de garde pour beaucoup moins d’interventions. Aujourd’hui, nous en avons 48, et hier, ils n’étaient que 41. La situation peut dégénérer à tout moment“, prévient Steven Gillesen.
Le représentant syndical alerte les responsables politiques bruxellois du danger imminent, alors que se négocie le budget bruxellois. “Il semblerait que toutes les institutions devront faire des concessions, mais que les pompiers seront épargnés. Il n’y aura donc pas de nouveaux moyens pour faire face à la charge de travail et au manque de personnel“, déclare Steven Gillesen, pour qui “des actions supplémentaires seront inévitables si aucune solution n’est trouvée“.
Belga – Photo : Siamu Bruxelles





