Après les révélations sur le CPAS d’Anderlecht, la ministre Lalieux sommée de s’expliquer : “Il y a eu du laisser-aller”

Florence Reuter (MR), députée fédérale et bourgmestre de Waterloo était l’invitée de 8h15 dans Bonjour Bruxelles.

Le reportage diffusé ce mardi sur la VRT mettant en lumière des dysfonctionnements au sein du CPAS d’Anderlecht n’a pas fini de faire parler de lui. La ministre en charge des Affaires sociales du gouvernement fédéral sortant, Karine Lalieux (PS), se retrouve sous les projecteurs et plusieurs députés la somment de s’expliquer devant le Parlement, ce qui devrait avoir lieu cet après-midi.

Ce reportage est édifiant et choquant“, réagit Florence Reuter qui siège notamment dans la commission des affaires sociales de la Chambre. “Il s’agit d’argent public – encore une fois – qui est distribué sans aucune procédure respectée, sans aucun critère respecté. Il faut savoir exactement ce qu’il s’est passé. Il est malheureux qu’il ait fallu un reportage pour découvrir des pratiques qui sont totalement inacceptables.

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Pourtant, des rapports sont publiés annuellement sur la gestion des CPAS, disponibles sur les sites des communes. Ces rapports sont-ils incomplets ? Ou simplement non lus ? “Selon la ministre Lalieux – qui sera, je l’espère, entendue au Parlement cet après-midi – il y a des rapports qui attestaient que des contrôles avaient été faits mais, pour Anderlecht, je le cherche toujours.

“Le système doit être revu”

Pour Florence Reuter, ce qui est “scandaleux” dans cette affaire, c’est de “voir comment les assistants sociaux sont sous pression et comment le politique s’immisce dans les décisions du comité spécial.” La députée fédérale compte bien interroger la ministre lors des questions d’actualité à la Chambre : “Comment a-t-on pu laisser faire ? Au-delà du problème de procédure, ce sont des personnes qui sont véritablement dans le besoin qui n’ont pas droit aux aides. Or, la solidarité, c’est d’abord axer vers ceux qui en ont véritablement besoin.”

Je ne jette pas l’opprobre sur les travailleurs, mais sur le système. C’est le système qui doit être revu“, ajoute-t-elle. “Trois quarts de l’argent du CPAS d’Anderlecht provient du fédéral, un quart de la Région bruxellois. Je pense que l’on a vraiment failli dans la procédure, puis surtout dans un laisser-aller et une grosse partie de clientélisme.”

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Une interview de Florence Reuter (MR), députée fédérale et bourgmestre de Waterloo, au micro de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles