Un ancien prof de judo sera jugé pour avoir abusé d’élèves
Le procès contre K., un ancien prof de judo qui aurait commis des attouchements sur ses élèves, s’ouvrira vendredi au tribunal correctionnel de Bruxelles. L’une de ses anciennes élèves avait témoigné fin mai 2017 dans le journal De Standaard sous un nom d’emprunt. D’après son avocat, K. nie avoir eu des “idées criminelles”.
Le témoignage de “Nele”, qui est le nom d’emprunt utilisé dans De Standaard, faisait partie d’une série de témoignages que le journal avait publiés fin mai à propos des abus sexuels perpétrés au sein du monde du judo belge. Dans ce témoignage, Nele, 22 ans, racontait qu’elle avait commencé le judo très jeune et que c’est via son entraîneur K. qu’elle avait pu accéder à l’école professionnelle de judo de haut niveau, où lui-même donnait des cours. L’ancienne élève y a suivi des cours de 2006 à 2012, mais les abus auraient commencé vers l’âge de ses 13 ans. “Il disait qu’il était amoureux de moi”, a-t-elle rapporté dans De Standaard. “Un choc à entendre. Il allait plus loin progressivement, aussi bien sur qu’à côté du tapis. Il me surnommait ‘douce’, faisait des remarques à caractère sexuel, me touchait,… J’étais à l’internat et tous les lundis, il m’amenait en voiture jusqu’à l’entraînement. A ce moment-là, il mettait ses mains sur mes genoux ou tentait d’aller plus loin.” D’autres faits se seraient déroulés au domicile de K., où il avait une salle de judo.
D’après Nele, K. l’avait sous son emprise et il la contrôlait. A 16 ans, alors qu’elle venait de remporter une médaille lors d’un championnat européen, il y eut une confrontation au cours de laquelle Nele a essayé de couper les ponts. Lorsque la jeune femme est retournée à l’école en septembre, elle avait menacé K. de tout balancer s’il la touchait encore une fois. “Il a tenu le coup pendant quelques semaines, jusqu’au jour où il a recommencé à m’appeler ‘douce’. J’ai quitté le tapis dans un état hystérique. Dans la cafétaria se trouvait le coordinateur de judo de l’époque. Je ne lui ai pas tout raconté, mais assez pour faire comprendre qu’il y avait quelque chose de pas net qui était en train de se passer.” K. a encore eu le temps de démissionner, mais plus tard il a fait l’objet d’une plainte et il a été révélé qu’au moins deux autres jeunes élèves prometteuses auraient aussi été victimes. Me Jef Vermasse, l’avocat de l’ancien professeur de judo, livre peu de commentaires sur le dossier. “Je ne peux que vous dire que cela fait plusieurs années que mon client est suspendu et qu’il le vit très mal”, explique l’avocat. “Il s’agissait de son activité professionnelle et il nie avoir eu la moindre idée criminelle derrière la tête.”
Avec Belga