Alexia Bertrand (MR) accuse le gouvernement bruxellois de mentir sur son budget 2023
Dans + d’Actu, la cheffe de groupe MR au Parlement bruxellois estime que le déficit du budget régional est “bien au-delà d’un milliard d’euros”, et non 400 millions d’euros, comme annoncé par le ministre du Budget Sven Gatz (Open VLD).
Ce mercredi, le gouvernement bruxellois a présenté les grandes lignes de son budget pour l’année 2023. Outre les aides prévues pour aider les ménages, les entreprises et le secteur du non-marchand face à la crise de l’énergie, l’exécutif régional a également indiqué que ce budget allait connaître un déficit structurel de 400 millions d’euros, selon les calculs du ministre bruxellois du Budget Sven Gatz (Open VLD). Mais selon Alexia Bertrand, cheffe de groupe MR au Parlement bruxellois, dans l’opposition, et invitée de Fabrice Grosfilley dans + d’Actu, le gouvernement bruxellois joue avec les chiffres : “Ce budget démarre sur une tromperie. Le déficit, soit le trou à couvrir, sera bien au-delà d’un milliard d’euros. Certaines opérations, considérées comme non récurrentes, ont été exclues du budget, mais ces opérations, il faut les payer, il faut les couvrir par de la dette. Et cette dette-là est bien réelle, structurelle et récurrente”.
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La députée libérale se dit heureuse de la mise en place de certaines aides, malgré “des montants relatifs”, notamment concernant l’emploi, mais elle reste prudente notamment concernant les aides aux entreprises. Elle se dit également inquiète quant aux aides “aux classes moyennes”, spécialement les “indépendants, pour qui rien n’a été prévu”. Elle fustige ainsi la décision de la Région de renforcer avant tout les CPAS, et non Brugel, par exemple, pour faire face aux prix de l’énergie.
Pour contrer l’inflation, Alexia Bertrand demande plutôt des primes ciblées pour les PME bruxelloises, l’extension du statut de client protégé, mais également un plan plus ambitieux pour assurer l’isolation des bâtiments sur l’ensemble de la Région bruxelloise, via notamment une réforme du PEB (Performance énergétique du bâtiment), aujourd’hui différente entre les Régions.
Le reste de l’opposition estime les efforts insuffisants
Toujours dans l’opposition, le PTB juge que les mesures proposées par le gouvernement bruxellois sont insuffisantes : “Comme le gouvernement fédéral, le gouvernement PS-Ecolo-Défi passe complètement à côté de la crise de l’énergie et du pouvoir d’achat et laisse tomber l’essentiel des travailleurs et indépendants. On se contente de renvoyer les gens vers les CPAS et de distribuer des miettes aux indépendants et aux PME“, estime Françoise De Smedt, cheffe de groupe PTB au Parlement bruxellois. “La solution, c’est de bloquer les prix de l’énergie, c’est ce que le PS, Ecolo et le MR doivent mettre en place au fédéral”.
De son côté, le député bruxellois des Engagés Christophe De Beukelaer s’indigne également du calcul fait autour de ce budget : “Comme il en a pris l’habitude, le gouvernement Vervoort table sur des projections trop optimistes pour boucler son budget et viendra probablement à l’ajustement avec les mauvaises nouvelles. L’an dernier, il avait ajouté 300 millions d’euros au déficit. Je m’attends au même tour de passe-passe”. Pour celui-ci, au-delà du “vernis communicationnel”, on constate que les réponses sont insuffisantes et peu réalistes, au prix d’une augmentation de la dette.
De son côté, Cieltje Van Achter (N-VA) a regretté le manque d’attention porté à l’aggravation de la dette régionale. Le gouvernement bruxellois persiste à ne pas tenir compte des investissements stratégiques dans le calcul de l’objectif de retour à l’équilibre budgétaire, a-t-elle expliqué. Aux yeux de l’élue nationaliste flamande, la classe moyenne travailleuse est une nouvelle fois oubliée.
“Les ménages bruxellois attendaient du gouvernement qu’il puisse agir directement pour les soulager par rapport aux factures d’énergie. Mis à part quelques efforts pour les plus précarisés, rien n’est prévu pour l’immense majorité de la population, à savoir les ménages disposant de revenus moyens et qui souffrent aussi énormément de la crise”, conclut Bianca Debaets (CD&V).
■ Interview d’Alexia Bertrand (MR) par Fabrice Grosfilley dans + d’Actu
Gr.I. avec Belga – Photo : BX1