Ahmed Laaouej (PS): “Il faut se rassembler pour faire barrage aux politiques de droite qu’on veut nous imposer”
“Ca se jouera entre le parti qui propose, à gauche, un projet inclusif, de développement économique de Bruxelles, et puis celles et ceux qui veulent imposer leur recette d’austérité qu’ils ont déjà pratiquée au fédéral, à savoir le MR, martèle ce lundi matin Ahmed Laaouej, chef de groupe PS à la Chambre et tête de liste aux Régionales, qui appelle “au vote utile” au micro de Fabrice Grosfilley.
“Nous voulons le gouvernement le plus progressiste possible. Quant au PTB, je ne me fais pas d’illusions, ils cherchent chaque fois une excuse pour se débiner. C’est un parti qui fuit ses responsabilités. Voter pour le PTB, ce sont des voix perdues. Et donc moi, j’appelle au contraire au rassemblement à gauche, au vote utile. Que les choses soient claires: voter pour le PTB, c’est vraiment verser de l’eau dans le sable, ça ne sert à rien.”
“Il faut mettre Good Move de côté”
Good Move “doit être mis de côté” tranche le candidat socialiste à la ministre-présidence bruxelloise, “il faut faire de la mobilité pour les Bruxellois et pas contre les Bruxellois”. Ça a créé des tensions dans les quartiers, il y a eu un manque de concertation, donc une rupture de confiance avec les riverains, les administrés. Il faut rétablir la confiance. Il faut pouvoir refaire une nouvelle politique de mobilité, inclusive, au service des Bruxellois. Il faut changer la méthode et il faut faire les ajustements nécessaires. On voit bien que Good Move aujourd’hui provoque, à juste titre, un rejet. On a vu les dégâts que ça a causé dans certains quartiers.
“La mobilité, ce n’est pas une politique binaire. Certainement qu’il faut fluidifier le trafic et faire en sorte qu’en effet on réduise le trafic de transit. Et pour ça, il y a une solution, c’est renforcer les transports publics et en particulier, faire en sorte que les navetteurs viennent à Bruxelles autrement qu’en voiture. Mais hors de question que ce soient les Bruxelloises et les Bruxellois qui payent la facture.”
“Pour ce qui concerne le vélo, il faut continuer à encourager bien évidemment le recours à la mobilité douce. Bien entendu, l’aménagement de voiries, c’est une chose importante. La sécurité, c’est essentiel, mais la fluidité du trafic, ça l’est aussi. Et je rappelle qu’il y a des gens qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler, pour aller chercher les enfants à l’école, aller faire les courses, conduire les enfants aux loisirs, aux sports, à la culture. Donc il faut sortir de cette logique d’opposition entre ceux qui recourent à la voiture et ceux qui utilisent un autre moyen de transport. Mais surtout, la clé, c’est le renforcement des transports publics. C’est la raison pour laquelle nous, nous défendons la STIB, là où d’autres cherchent à s’en prendre à elle.”
“Nous ne voulons pas de taxe kilométrique”, insiste-t-il également. “Je le redis à votre micro: pas de taxe kilométrique. C’est une taxe injuste qui renforcerait les inégalités et ça augmenterait la fiscalité, la charge fiscale sur les ménages, et ça c’est inacceptable.
Sécurité: plus de moyens du fédéral
Pour lutter contre les violences liées au trafic de drogue, Ahmed Laaouej affirme qu’on “a vu des bourgmestres socialistes des grandes communes qui s’engagent, et qui déplorent le manque de moyens que le fédéral envoie vers les zones de police. Avec le gouvernement Michel MR-N-VA, il y a eu un définancement de la police et de la magistrature. Il y a eu moins de policiers, moins de moyens. Et je suis bien placé pour le dire parce que je vois au quotidien les dégâts que ça a causé. C’est ce que nous disent nos chefs de corps, c’est ce que disent nos policiers de terrain. Ce qu’il faut, c’est plus de moyens pour casser les reins des trafiquants de drogue, de ces bandes criminelles. Les budgets de la police sont au niveau fédéral, même la police judiciaire fédérale nous dit: nous n’avons pas les moyens de lutter contre ces bandes criminelles”.
Sur le plan international, Ahmed Laaouej “ne comprend pas à nouveau le blocage au sein du gouvernement fédéral du MR, qui est le seul qui s’oppose à la reconnaissance de l’État palestinien. C’est inacceptable. On est face à un processus génocidaire et face à ça, il faut pouvoir dire à ce gouvernement d’extrême droite israélien que ça suffit.”