Agressions d’étudiants juifs par les occupants pro-palestiniens sur le campus de l’ULB

Depuis mardi matin, une cinquantaine d’étudiants occupent un bâtiment sur le campus du Solbosch de l’ULB. Hier soir, trois étudiants juifs auraient été agressés. L’université demande le retour au calme. Des plaintes seront déposées pour l’agression d’un vigile et d’un étudiant.

Comme dans d’autres universités à l’étranger, une cinquantaine d’étudiants de l’ULB ont décidé de manifester et d’occuper un bâtiment pour demander à l’université de rompre ses relations avec Israël.

Face à l’occupation étudiante en soutien à la Palestine, l’ULB rappelle ses engagements

L’ULB dit être en contact avec eux et a rappelé qu’elle avait déjà montré son soutien envers le peuple palestinien. “Comme tous les citoyens et citoyennes, les membres de l’ULB ont été choqués, d’abord par la terrible attaque terroriste du Hamas et la prise d’otages dont ont été et sont encore victimes les populations du Sud d’Israël, puis par la réaction militaire israélienne disproportionnée, cause de milliers de morts, de destructions massives d’infrastructures à Gaza et de déplacements de populations aux conséquences dramatiques”, explique la rectrice de l’ULB Annemie Schaus. “C’est la raison pour laquelle l’ULB a pris une série d’initiatives dans le contexte de ce conflit. En sa séance du 27 novembre 2023, le Conseil académique a adopté une motion aux termes de laquelle elle réaffirmait notamment son engagement en faveur d’une paix juste et durable, du respect du droit international et de la protection des droits fondamentaux de tous les individus dans la région.”

Des agressions d’étudiants juifs

Selon plusieurs témoignages, trois étudiants juifs ont été agressés ce mardi soir, dont le président des étudiants juifs de Belgique, Gad Deshayes. Il aurait été roué de coups et insulté.  Selon Martin, étudiant membre de l’occupation présent au moment de l’altercation, plusieurs personnes ont débarqué mardi soir, drapeaux israéliens au cou. “À la vue de ces drapeaux, certains occupants se sont énervés – dont un Palestinien ayant raconté avoir perdu sa mère dans les bombardements à Gaza quelques semaines auparavant”, explique l’étudiant à Belga. “Il a alors tenté d’arracher le drapeau en empoignant le cou de l’une des personnes.”

Pour le CCOJB, cette occupation n’a d’autre but que de faire sortir sa haine du seul état juif au monde, Israël. Le CCOJB demande une réaction immédiate et ferme tant des autorités académiques que politiques pour mettre fin à cette situation insupportable et pour protéger tous les étudiants sur les campus universitaires.

Ce mercredi matin, la rectrice de l’ULB a confirmé les heurts de la soirée. Elle les dénonce et les juge inacceptables. “La violence de la guerre ne peut sous aucune condition mener à la violence sur nos campus. Chaque membre de la communauté universitaire a le droit à la dignité et à la sécurité. Aucun membre de la communauté universitaire ne peut être assimilé aux exactions et aux prises de positions politiques des uns et des autres à cause de ses origines. Tout débat d’idées doit avoir pour préalable le respect absolu de son interlocuteur”, peut-on lire dans son courrier.

Des plaintes seront déposées, mais le dialogue reste ouvert. Une assemblée générale est prévue à 12h30 au sein de l’occupation étudiante, notamment en vue de parler de l’altercation. “Ce comportement violent ne représente en rien notre mouvement. Il a été répété plusieurs fois et voté lors de précédentes AG qu’aucun comportement ou acte de violence ne serait admis”, a conclu Martin.

V.Lh. avec Belga