Adopter un animal : de la discrimination selon l’âge ?
Que ce soit pour avoir un peu de compagnie ou de douceur, de nombreux Bruxellois possèdent un chat. Avec les mesures de confinement, certains ont d’ailleurs craqué et accueilli une nouvelle boule de poils dans leur famille. Mais pour une adoption via un refuge, de nombreux critères doivent être respectés et l’âge du futur propriétaire entre en compte. À partir de 65 ans, l’adoption est plus compliquée et cela n’a rien à voir avec le confinement.
“C’est tout simplement choquant“. Corine, Bruxelloise, est remontée. Cette amoureuse des chats a voulu adopter un félin dernièrement et s’est donc adressée à un refuge. Mais surprise : dans le formulaire d’adoption, l’âge limite du candidat à l’adoption est fixé à 65 ans. Or Corine est âgée… de 67 ans. “C’est de la discrimination !“, dit-elle.
Peut-on être trop vieux que pour adopter ?
Chez CatRescue, un refuge situé à Woluwe-Saint-Lambert, on reconnaît que l’âge du futur propriétaire fait partie des critères pour une adoption, en particulier pour les très jeunes chats. “Il faut rester raisonnable. Confier des chats microscopiques à des personnes âgées de 70 ans, ça n’a pas de sens ! Le chaton va vous galoper dans les jambes, faire tomber tous vos bibelots et risquer de vous faire tomber“, détaille France Evrard, responsable du refuge. Une adoption est envisageable jusqu’à 90 ans chez Cat Rescue mais à condition alors d’avoir un garant et un suivi. “Ce n’est pas forcément une question d’âge, nous voulons nous assurer que les personnes prendront soin de l’animal car ce n’est pas un business. Pour ça, nous étudions les demandes au cas par cas”, explique France Evrard.
Le son de cloche est similaire du côté de la Croix bleue de Forest. Il n’y a pas de refus d’adoption, mais les personnes âgées sont réorientées vers l’adoption de chats plus âgés ou dissuadées d’adopter. “Le problème avec les chats de refuges c’est que si le propriétaire est une personne âgée qui ne sait plus s’en occuper, alors l’animal doit revenir au refuge et c’est ce qu’on essaye d’éviter“, nous dit-on du côté de l’administration du refuge.
Corine, elle, compte dès lors se tourner vers un particulier pour trouver un nouveau chat à cajoler.
Émilie Eickhoff – Photo : Belga/Nicolas Maeterlinck