Accord Etats-Unis-UE sur les droits de douane : entre soulagement et inquiétudes
L’accord commercial entre les États-Unis et l’UE établit à 15% les droits de douane américains sur les produits européens.
La FEB salue un accord qui “constitue une étape importante et offre la perspective d’une relation transatlantique plus stable“. Sans cet accord, les tensions auraient connu une escalade avec une augmentation à 30% des droits d’importation américains sur de nombreux produits européens dès le 1er août.
Les États-Unis représentent le quatrième partenaire commercial de la Belgique, le 6e partenaire commercial de Bruxelles, et le premier hors Union européenne, rappelle la coupole patronale.
Agoria partage ce soulagement tout en restant prudente. “Vu le contexte géopolitique, on peut vivre avec cet accord, qui offre au moins un minimum de stabilité. C’est une pilule amère, mais nous avons évité le pire“, souligne Bart Steukers, CEO d’Agoria.
Pour la FEB, cet accord constitue avant tout “une source de stabilité après des mois d’incertitude néfaste à l’activité économique“. “Un environnement commercial prévisible et ouvert reste essentiel pour la compétitivité et la confiance” des entreprises, souligne-t-elle.
Incertitude
L’incertitude demeure néanmoins sur les conséquences de l’accord, tous les secteurs n’étant pas de la même manière liés aux exportations vers les Etats-Unis. Tous ne seront donc pas touchés de la même manière par les droits de douane.
Agoria appelle désormais à “renforcer notre compétitivité, éliminer les barrières internes à l’Europe et conquérir de nouveaux marchés“. La fédération rappelle que les distorsions de marché au sein de l’UE équivalent encore à “44% de droits de douane sur les biens et 110% sur les services“.
Les deux fédérations appellent à diversifier les relations commerciales et à mener des réformes structurelles pour améliorer durablement le climat entrepreneurial.
Mise en garde
Le Premier ministre Bart De Wever (N-VA) a réagi de manière prudemment positive à l’accord commercial conclu dimanche soir entre l’Union européenne et les États-Unis. Il a également félicité la présidente de la Commission, Ursula von de Leyen, pour son rôle dans les négociations.
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Bart De Wever a écrit dans un message sur le réseau social X qu’il était soulagé mais qu’il n’y avait pas de raison de se réjouir. Il continue de mettre en garde contre l’augmentation des droits de douane et contre un certain nombre de points non encore clarifiés dans l’accord. “J’espère sincèrement que les États-Unis s’éloigneront de l’illusion du protectionnisme et qu’ils embrasseront à nouveau la valeur du libre-échange, pierre angulaire de la prospérité partagée“, a poursuivi le Premier ministre.
L’accord met fin à l’incertitude mais une taxe de 15% est “une mauvaise nouvelle” (Fevia)
L’accord commercial conclu dimanche entre les États-Unis et l’Union européenne instaurant des droits de douane de 15% sur les produits européens “met fin à une longue période d’incertitude pour les entreprises alimentaires belges”, a réagi lundi la fédération de l’industrie alimentaire belge, la Fevia, pour qui l’instauration d’une taxe douanière de 15% reste néanmoins “une mauvaise nouvelle, surtout pour certains sous-secteurs plus exposés.”
L’industrie alimentaire belge et wallonne est largement tournée vers l’exportation mais l’essentiel des ventes belges à l’étranger est réalisé en Europe. Les exportations alimentaires vers les États-Unis sont toutefois loin d’être négligeables puisqu’elles atteignaient près d’un milliard d’euros en 2023. Environ 70% de ce montant concerne les légumes transformés (dont les pommes de terre), le chocolat, les biscuits, les gaufres et les confiseries. S’agissant de la bière, les plus gros brasseurs belges ont des sites de production outre-Atlantique. “Dans un contexte international de plus en plus tendu, il est plus que jamais crucial de renforcer la compétitivité de notre industrie, en particulier par des mesures structurelles des autorités à nos entreprises”, estime encore la Fevia dans sa réaction. La fédération sectorielle joue en outre important de renforcer le marché unique, de simplifier la réglementation et l’administration et de rechercher de nouveaux partenariats avec d’autres pays par le biais d’accords commerciaux, entre autres.
“Ce n’est pas un accord que nous pouvons célébrer”, estime Maxime Prévot
Avec Belga





