À Bruxelles, les deux Iraniens menacés d’expulsion ont refusé de monter dans l’avion
Les deux jeunes Iraniens ayant fui l’Iran, Mohammad Reza et Hesam, n’ont finalement pas été expulsés de la Belgique vers la Turquie. En effet, ils ne sont jamais montés dans l’avion. Un véritable soulagement partagé par Firouzeh Nahavandi, professeure à l’ULB qui était l’invitée du 12h30.
Alors que de nombreux soutiens étaient présents hier au hall de départ de Brussels Airport pour dénoncer ces expulsions, celles-ci n’ont pas eu lieu. On entend parler d’un soulagement, mais dans quel sens ? Pour Firouzeh Nahavadi, spécialiste dans la question irannienne : “le problème c’est qu’on ne sait pas ce qui les attend sur place. La Turquie pourrait les livrer à l’Iran et pourrait s’en suivre un procès sommaire, un emprisonnement ou plus encore.”
Les ressortissants avaient fui leur pays par crainte du régime, mais pourrait-il y avoir d’autres raisons? La réponse est claire pour la spécialiste : “les raisons pour lesquelles un Iranien veut fuir son pays c’est que vous risquez votre vie, pour un oui ou pour un non.”
En effet, les arrestations peuvent être très arbitraires confirme Firouzeh Nahavandi : “vous pouvez être arrêtés pour avoir tapé dans une poubelle, vous pouvez être exécutés pour la même chose selon le moment et les désirs du régime.”
Les raisons n’étaient pas suffisamment convaincantes pour que l’asile leur soit accordé. Cette décision était un peu précipitée d’après la spécialiste, qui confie que : “celle-ci aurait pu être gelée pour en savoir plus.”
Le durcissement du ton des Européens par rapport à la politique iranienne risque d’être au détriment de futures négociations pour rapatrier Olivier Vandecasteele, mais “on n’est pas sûr de ce que peuvent donner les sanctions contre l’Iran. Elles n’ont pas réellement de conséquences à ce jour” confie Firouzeh Nahavandi. “Mais les otages qui viennent de tous les pays pourraient en effet être utilisés pour monter les enchères.”
■ Firouzeh Nahavandi, professeure à l’ULB par Jim Moskovics et Murielle Berck