À Bruxelles, les agriculteurs craignent que la PAC s’effondre comme un château de cartes
La place Schuman à Bruxelles s’est transformée mardi matin en symbole de l’avenir incertain de l’agriculture européenne.
Le Boerenbond, la Fédération Wallonne de l’Agriculture (FWA) et la Copa-Cogeca y ont érigé un château de cartes géant, illustrant leur crainte d’une possible dilution des fonds de la Politique agricole commune (PAC) dans un fonds européen unique. Ils ont ensuite fait s’écrouler la structure pour montrer ce qui pourrait advenir du secteur agricole si leurs revendications n’étaient pas entendues.
Alors que la Commission européenne planche sur une refonte du cadre financier pluriannuel de l’UE, les représentants du monde agricole redoutent la fusion des deux grands fonds traditionnels de la PAC – le FEAGA et le FEADER – dans un mécanisme centralisé. “Sans financement clair, tout le système agricole européen risque de s’écrouler”, a déclaré Lode Ceyssens, président du Boerenbond. Daniel Coulonval, président de la FWA, a quant à lui dénoncé “le manque de considération pour un secteur qualifié de stratégique mais toujours plus fragilisé”, notamment après les accords commerciaux signés avec le Mercosur. Il appelle à “un budget non seulement augmenté, mais surtout dédié exclusivement à la PAC et à notre agriculture. Revoir le système de fond en comble, c’est risquer de détourner les budgets, de les utiliser de manière très différente, et donc de mettre en danger les agriculteurs. Il faut consolider, pas dématérialiser.”
La Copa-Cogeca, qui représente les organisations agricoles de 20 pays, appelle à “un engagement ferme pour une PAC dotée d’un budget protégé, ajusté à l’inflation, préservée de toute renationalisation”. Par voie de communiqué, la Fédération Unie de Groupements d’Éleveurs et d’Agriculteurs a également alerté: “seule une politique agricole européenne commune, forte et ambitieuse, nous permettra de relever les enjeux d’aujourd’hui et demain.”
Présente sur place, la ministre wallonne de l’Agriculture, Anne-Catherine Dalcq (MR), a rappelé que l’objectif était de “pérenniser notre modèle agricole, garantir un revenu décent aux agriculteurs, soutenir les jeunes, atteindre les objectifs environnementaux et climatiques et protéger les exploitations familiales à taille humaine qui sont le cœur de notre agriculture.”
L’action se distingue des autres mobilisations sociales organisées ce jour en Belgique.
Belga