Un abandon total du projet de métro 3 entrainerait une perte colossale, selon un directeur de la STIB

Un enterrement définitif et intégral du projet de métro 3 se traduira par la perte d’1,5 milliard d’euros investis dans le passé dans le prémétro, sans compter les plus de 400 millions d’euros investis depuis 2020. C’est l’estimation globale que donné jeudi Carlos Van Hove, directeur du programme métro Nord-Albert de la STIB.

Avec le vice-président du département finances et services de la STIB Philippe Thioux, Carlos Van Hove a livré une foule d’informations relatives au volet financier du projet de métro Nord-Sud de la capitale, dont la gestion est disséquée depuis plusieurs semaines par la commission parlementaire spéciale mise sur pied après un rapport critique de la Cour des Comptes.

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“La ligne de métro 3 était inscrite dans les étoiles depuis des décennies, comme ligne à haut degré de performance. Si le permis est suspendu, annulé ou qu’il y a une décision de ne pas poursuivre, tout ce qu’on a fait depuis 2020, les 4OO et des millions qui y ont déjà été affectés, sont perdus. Mais aussi tous les investissements faits dans les années 80-90 dans le prémétro entre Albert et la gare du Nord, dimensionné pour le métro (escalators, ascenseurs, taille des quais). Ils ont fait l’objet d’un investissement très important qu’on pourrait estimer à 1,5 milliard d’euros”, a estimé Carlos Van Hove. Comme les deux représentants de la STIB, Cédric Bossut, directeur général de Beliris, et Jens de Smet, directeur du programme métro dans la même organisation, ont fait dans le détail en matière de finances.

122 millions de pertes de fonctionnement

Comme lors de témoignages précédents, il en est notamment ressorti qu’une multitude d’acteurs sont intervenus tout au long de la mise en œuvre du projet et que les possibilités de manœuvres et initiatives isolées ont été pour ainsi dire inexistantes.

Philippe Thioux a décrit en détail la cartographie financière de la STIB. Le milliard qui y est consacré aux frais de fonctionnement est consommé à 76% par les frais de personnel. La société bruxelloise affiche depuis la crise Covid quelque 122 millions de pertes reportées au niveau de son fonctionnement (30 millions encore prévus fin 2025). Les comptes de la société sont certifiés par un collège de commissaires et de réviseurs. La STIB a toujours eu des rapports sans remarques au niveau de ce collège et de la Cour des Comptes depuis 2020, sauf une réserve en 2023 à propos d’une écriture comptable liée à des placements CITEO, a-t-il dit.

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Les investissements de la société bruxelloise sont inscrits depuis 2019 dans des Plans Pluriannuels tenus à l’œil deux fois par an par un comité de suivi composé de représentants des cabinets du ministre-président, des ministres de la Mobilité et des Finances, de Bruxelles Mobilité et de la STIB, ni plus ni moins. Lors d’auditions précédentes, des responsables de la STIB avaient mis en cause un certain nombre d’observations du rapport de la Cour des Comptes et la non prise en compte d’éléments de réponse pourtant fournis par la société bruxelloise.

Belga – Photo : Belga

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