Chantier du Métro 3 : la STIB propose de démonter le toit du Palais du Midi
La STIB cherche une solution afin de relancer le chantier de la ligne de métro 3. Selon la Libre Belgique et Bruzz, un litige de taille l’oppose au consortium en charge du chantier pour la partie du tunnel à construire sous le Palais du Midi et qui nécessite une adaptation du projet.
Un tunnel doit passer sous le Palais du Midi dans le quartier Stalingrad, à l’endroit de la future station Toots Thielemans. Il s’agit d’une imposante construction de la fin du 19e siècle située le long du boulevard Lemonnier. Problème : cette portion de 120 mètres traverse l’ancien lit de la Senne et les terres marécageuses qui l’entourent. Le sous-sol y est donc particulièrement instable.
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Travaux suspendus
La première idée était d’injecter des piliers en ciment dans le sol. Mais suite à des soucis d’étanchéité, les travaux sont suspendus.
La solution proposée est de descendre de plus larges piliers profondément dans le sol afin de les poser sur un socle suffisamment dur. Mais ces travaux coûteraient près de 170 millions d’euros pour un délai d’environ 8 ans. Beaucoup trop pour la STIB, sachant que le creusement des quelque 800 mètres de tunnel avant d’arriver sous le Palais du Midi ont coûté la même somme.
“L’entreprise a refusé de faire les travaux avec les techniques d’origine modifiées. Nous avons constaté ce défaut en janvier et elle nous a confirmé son refus. C’est rarissime. Nous avons donc pris des sanctions“, explique Brieuc de Meeùs, le CEO de la STIB, au micro de BX1.
La société de transports a adressé une mise en demeure au consortium dans laquelle celle-ci exige une compensation de 50.000 euros par jour de non reprise des travaux et menace d’exclure les entreprises visées d’une exclusion de 3 ans des chantiers de la STIB.
Nouvelle option : par le toit
Face au refus des entrepreneurs, la Stib ne voit qu’une autre solution : démolir partiellement le Palais du Midi, sans toucher aux façades pour permettre le percement du sol à l’intérieur de l’édifice et couler le béton des parois du tunnel, et ensuite la dalle de toiture de celui-ci.
On ignore encore au stade actuel quel sera le coût et la durée de cette option qui nécessitera la reconstruction du Palais et un nouveau permis de construire.
La réponse du consortium devra parvenir avant le 8 mars, la dernière échéance fixée par la STIB avant de décider d’une exclusion des entreprises. Le choix entre les deux options sera alors tranché par le gouvernement bruxellois.
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A.C.
■ Reportage de Meryem Laadissi et Camille Dequeker avec Corinne De Beul