Le gouvernement de la FWB annonce des économies tous azimuts
Hausse du minerval dans l’enseignement supérieur, augmentation de la charge horaire des enseignants du secondaire supérieur, prix des stages Adeps relevés de 10%: le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a annoncé vendredi une batterie de mesures d’économies afin de garder sous contrôle son déficit budgétaire.
Au total, ce sont 255 millions d’euros d’économies qui seront réalisées en 2026. “Tous les secteurs sont mis à contribution”, a commenté vendredi la ministre-présidente, Elisabeth Degryse (Engagés), au cours d’une conférence de presse de l’ensemble du gouvernement.
“Ces décisions permettront de donner le coup de barre nécessaire pour remettre le paquebot de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur la trajectoire de la soutenabilité financière”, a-t-elle assuré.
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Comptant pour plus de la moitié (54%) du budget de la Fédération, l’enseignement obligatoire sera amené à faire à lui seul un effort de 86,7 millions d’euros. Les enseignants du secondaire supérieur seront notamment amenés à prester dès l’an prochain 22 heures hebdomadaires, contre 20 actuellement.
Le régime de maladie pour les enseignants sera en outre aligné sur celui du reste de la fonction publique. Autre économie: les régents ne pourront plus accéder à un barème salarial supérieur en suivant un master en sciences pédagogiques, comme ils en ont la possibilité aujourd’hui.
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Le gouvernement a aussi décidé de mettre un frein aux détachements pédagogiques, un mécanisme qui permet à des enseignants de travailler dans des associations, des pouvoirs organisateurs, des cabinets ministériels, tout en restant bien souvent rémunérés par la FWB. Selon la ministre de l’Éducation Valérie Glatigny (MR), la mesure devrait permettre de ramener quelque 270 profs vers les classes.
Dans l’enseignement supérieur, 10,8 millions d’euros seront économisés à travers diverses mesures, dont la plus emblématique est certainement le relèvement du minerval. Gelé depuis 2011 à 835 euros, il sera porté à 1.194 euros pour la moitié environ des étudiants, et ce en fonction des revenus de leurs parents. Le secteur de l’enfance (ONE, crèches,…) va aussi devoir se serrer la ceinture: 74 millions d’euros d’économies y sont prévus dès l’an prochain. Les subventions aux opérateurs ne seront ainsi pas indexées.
Le gouvernement a par ailleurs décidé de renoncer à l’une des promesses de son accord de majorité, à savoir le relèvement de 1 à 1,5 du nombre d’accueillantes prévues par tranches de 7 enfants. Immunisé jusqu’ici de toute mesure d’économies, le secteur de la Culture verra ses moyens comprimés de 12,9 millions d’euros. Là aussi, les subventions aux opérateurs ne seront pas indexées l’an prochain.
Le gouvernement a également décidé d’un moratoire sur les nouvelles reconnaissances (et donc la subsidiation) de centres culturels, de bibliothèques publiques, de centres d’expression et de créativité, etc. Les organisations de jeunesse, les associations d’éducation permanente ou les centres d’archives qui ont des liens explicites avec des partis politiques verront les subsides qu’ils touchent de la FWB s’éteindre à la fin 2026.
Autre décision: les frais d’inscription aux stages sportifs organisés par l’Adeps seront dès l’an prochain relevés de 10%, “mais ils resteront néanmoins inférieurs aux prix pratiqués par Sport Vlaanderen (l’équivalent flamand de l’Adeps, ndlr) ou les clubs sportifs privés”, a souligné la ministre des Sports, Jacqueline Galant (MR).
Des restrictions sont également annoncées dans les cabinets ministériels ainsi que dans la Fonction publique, dont le budget sera gelé en 2026. La FWB entend notamment “limiter fortement” les nouveaux recrutements d’agents. À côté de ces économies, l’exécutif a toutefois annoncé vendredi pour 70 millions d’euros de politiques nouvelles l’an prochain. Cet argent servira notamment à revaloriser les rémunérations des directeurs d’école et des maîtres de stage, à renforcer l’accompagnement personnalisé des élèves dans les écoles (220 équivalents temps-plein sont annoncés) ainsi que les centres psycho-médicaux sociaux (PMS).
Un effort est aussi consenti au bénéfice de l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE). Malgré ce tour de vis budgétaire, le déficit de la Fédération devrait se chiffrer à 1,6 milliard d’euros en 2026, soit davantage que celui prévu pour 2025. Selon le gouvernement, cette dégradation s’explique par la hausse des charges de la dette, l’augmentation de la cotisation de responsabilisation des pensions, le remboursement de recettes fédérales trop perçues et ainsi que par le refinancement de l’ONE.
Pour mémoire, la majorité MR-Engagés s’est fixé l’objectif de ramener le déficit de la FWB à 1,2 milliard d’euros d’ici 2029. L’entité traîne derrière elle une dette de plus de 14 milliards d’euros, soit autant que ses recettes annuelles. A politique constante, cette dette devrait dépasser les 21 milliards à l’horizon 2029.
Belga





