La limitation des allocations de chômage risque surtout de toucher les Bruxellois

La limitation à deux ans des allocations de chômage, comme le prévoit l’accord du nouveau gouvernement fédéral, risque de générer un nombre élevé d’exclusions du droit à ces allocations en Région bruxelloise, s’inquiète vendredi Vivalis, l’administration en charge de la santé et de l’aide aux personnes à Bruxelles.

Vivalis craint une augmentation de la précarité d’une frange de la population déjà fragilisée, dans une Région où la pauvreté est déjà importante. Selon les estimations de son service d’études, la réforme pourrait exclure du chômage 24.700 Bruxellois de moins de 55 ans. Parmi eux, 10.200 risquent de se retrouver sans aucun revenu propre au cours des 6 mois suivant leur exclusion (ni revenu du travail ni de la sécurité ou de l’aide sociale), et 8.000 se retrouveraient avec un revenu d’intégration sociale (RIS) du CPAS.

Bruxelles, région la plus touchée

Bruxelles serait donc la région la plus touchée du pays, selon Vivalis. Seuls 5.200 (soit 21%) se retrouveraient en emploi. “Le faible retour vers l’emploi est en lien avec le profil particulièrement précaire des chômeurs, les défavorisant sur le marché du travail“, analyse l’étude. “Ainsi, en Région bruxelloise, la moitié d’entre eux sont faiblement scolarisés et ils sont aussi, pour moitié, au chômage depuis plus de 5 ans. Presque la moitié est âgée de plus de 45 ans.”

Par ailleurs, à financement inchangé, des budgets supplémentaires seraient également à prévoir à charge des CPAS et communes de la Région bruxelloise: 43 millions d’euros pour les RIS supplémentaires, 23 millions pour les aides sociales complémentaires et 13 millions pour le personnel supplémentaire. Ce transfert de charges pourrait s’avérer “difficilement soutenable“, prévient l’étude.

avec Belga