La dette de la FWB s’approche des 12 milliards d’euros
La dette de la Fédération Wallonie-Bruxelles devrait se creuser de 1,2 milliard d’euros supplémentaire en 2023 et flirtera ainsi avec les 12 milliards d’euros à l’heure dans un contexte de remontée récente des taux d’intérêt.
En déficit récurrent, la FWB a emprunté en 2023 1,2 milliard d’euros à un taux moyen de 3,7%, soit bien davantage que les 2,2% négociés avec les marchés en 2022, année où elle avait levé 961 millions, selon des chiffres livrés lundi par l’administration du Budget en commission du Parlement de la Fédération. En 2021, la FWB avait pour mémoire pu emprunter plus de 1,2 milliard d’euros à un taux moyen de 0,53% à peine, une époque aujourd’hui bien révolue. Selon les chiffres de l’administration présentés lundi, la dette de la FWB pesait fin 2022 quelque 10,4 milliards d’euros, mais près de 11,5 milliards en réalité si l’on applique les normes européennes qui intègrent tous les emprunts pour laquelle la FWB a apporté sa garantie.
L’ensemble de la dette de la Fédération représentait ainsi, fin 2022, 87% de ses recettes annuelles, un ratio qui s’est fortement dégradé ces dernières années. Fin 2016, celui-ci n’était encore que de 58%. Face ces chiffres, le ministre du Budget, Frédéric Daerden (PS), s’est toutefois voulu rassurant. “Notre endettement, c’est vrai qu’il progresse. Mais en termes relatifs, c’est à peine 2% de l’endettement global (de la Belgique qui se chiffre actuellement à plus de 500 milliards, ndlr)”, a relativisé le ministre. “C’est marginal par rapport à l’ensemble des pouvoirs publics belges…”, a-t-il ajouté. Derrière l’inévitable aridité des chiffres, le rapport dresse le portrait de la dette de la FWB. Plus d’un quart (26%) de celle-ci est aux mains d’investisseurs allemands, lesquels devancent les Britanniques (16%) ou les Français (idem). Les investisseurs belges ne détiennent que 10% seulement du papier émis par la FWB.
Dans l’opposition, le député et ancien ministre du Budget de la FWB, André Antoine (Les Engagés), n’a pas caché ses craintes pour la soutenabilité de la dette de la FWB à la lumière des chiffres présentés lundi. “Chaque année, la Fédération Wallonie-Bruxelles emprunte un milliard d’euros pour pouvoir vivre! Tout le monde sait que ça peut fonctionner un temps, mais pas tout le temps…”, a-t-il averti. Après l’Agence de la dette ce lundi, la commission du Budget du Parlement de la Fédération devrait entendre d’ici 15 jours la Cour des Comptes au sujet de son récent rapport sur les comptes de l’entité francophone.
Belga