Marolles : des pompiers visés par des cocktails molotov samedi soir

Les pompiers se sont rendus dans le quartier des Marolles à Bruxelles samedi soir vers 21h30 pour des poubelles et une camionnette en feu. Des cocktails molotov ont été lancés sur leurs véhicules, a indiqué dimanche matin Walter Derieuw, le porte-parole des pompiers de Bruxelles. Il précise qu’aucun de ses hommes n’a été blessé. Leurs véhicules n’ont finalement pas non plus subi de dégâts. Le SLFP a déposé dimanche un préavis de grève en réaction à la multiplication récente des agressions envers les pompiers dans la capitale, a ajouté Eric Labourdette, dirigeant responsable du syndicat.

Les faits se sont déroulés dans les rues du Lavoir et Terre neuve.

Ce sont deux autopompes qui ont été pris pour cible par quatre coktails molotov, l’une par deux tirs alors que les pompiers étaient déjà descendus, et l’autre également par deux tirs tandis qu’elle approchait d’un incendie. Pour cette dernière, le véhicule a été immédiatement mis à l’abri.

La police a sécurisé le quartier afin que les opérations d’extinction puissent être réalisées.

La direction générale du Service d’Incendie et d’Aide médicale urgente (SIAMU) de la Région de Bruxelles-Capitale déposera plainte et se portera, si possible, partie civile.

Une enquête policière devra déterminer si les pompiers ont été victimes d’un guet-apens.

Il n’y a pas eu d’interpellation à la suite des jets de coktails Molotov contre des pompiers en intervention samedi soir dans le quartier des Marolles, mais des enquêtes judiciaires ont été ouvertes, a indiqué dimanche matin le porte-parole de la police de Bruxelles-Ixelles Olivier Slosse.

“Requalifier ces actes comme criminels”

Nos hommes et femmes sur le terrain espèrent un signal fort“, a déclaré Walter Derieuw. “Il est peut-être opportun de requalifier ces actes comme actes criminels et d’engager des poursuites pour, par exemple, incendie volontaire de nuit en bande ou tentative d’homicide.” Il estime que s’il s’avère que l’objectif est de déstabiliser l’état, la qualification de faits terroristes pourrait aussi être envisagée. Il ajoute que les pompiers attendent que tout soit mis en oeuvre pour identifier les auteurs et qu’il y ait des poursuites effectives.

Faut-il un accident grave ou un mort au sein de notre personnel pour que nos autorités prennent enfin ce problème à bras le corps ? “, réagit également Eric Labourdette. “Nous sommes de plus en plus souvent victimes d’insultes et d’agressions“.

La semaine dernière, dans la nuit de mercredi à jeudi, des individus ont lancé des projectiles en direction de pompiers occupés à éteindre un incendie de poubelle sur l’avenue Mahatma Gandhi à Molenbeek-Saint-Jean. La bourgmestre Catherine Moureaux a pris un arrêté au lendemain des faits afin d’interdire les rassemblements de nuit dans le quartier.

Le SLFP avait déjà déposé le 21 juillet un premier préavis de grève prenant cours le 4 août chez les pompiers de Bruxelles, mais celui-ci concernait le déménagement de la centrale d’appels, la rénovation des casernes ou encore les procédures de promotion.

La députée bruxelloise Bianca Debaets (CD&V) appelle, elle, à une commission parlementaire autour de ces violences contre les services de secours.

D’autres troubles cette nuit dans les Marolles

Des jeunes ont également caillassé 4 véhicules de police, dont 3 ont été endommagés. Deux mineurs ont été interpellés.

Plus tôt, “lors d’une intervention pour un groupe qui générait du désordre, deux personnes ont dû être privées de leur liberté administrativement“, détaille Olivier Slosse. “Ils s’entraînaient à enlever leurs masques et à cracher… On les a arrêtés pour leur laisser le temps de se calmer. Ils ont été arrêtés administrativement à 22h30 et libérés vers 00h30“. Ce sont cette fois deux personnes majeures qui étaient concernées.

Après ces deux incidents, un boîtier de Sibelga pour l’éclairage public et la vitrine d’une crèche ont été cassés dans la rue des Tanneurs.

Belga – Photo : BX1 (illustration)

■ Reportage de Philippe Jacquemotte et Camille Dequeker, avec Martin Celis