Manifestation pacifique non autorisée d’Extinction Rebellion : l’action policière était-elle disproportionnée ?

Plus de 400 militants d’Extinction Rebellion ont été interpellés suite à la manifestation non autorisée de ce samedi. Ce matin, des voix s’élèvent : la répression policière face à cette manifestation pacifique était-elle disproportionnée ? 

Ce samedi, plusieurs centaines de manifestants pacifiques se sont rassemblés lors d’une manifestation non autorisée aux jardins du Palais royal dans le but d’y tenir des débats citoyens sur la question climatique. Ces jardins se trouvant dans la zone neutre, où les manifestations sont interdites, les militants ont été redirigés par les forces de l’ordre vers la Place Royale, aux alentours de 14H. Ils y ont réalisé un sitting, accompagné de chants. Leur objectif ? Tenir leurs positions durant 24H afin de faire passer leur message sur la question climatique.

Leur présence sur la Place Royale a gravement perturbé la circulation des voitures et des trams de la STIB. Une source proche du dossier confie à BX1 que “cette manifestation a été tolérée durant plusieurs heures, bien qu’elle n’était pas autorisée. La police a demandé à plusieurs reprises aux militants de quitter les lieux, sans succès“. C’est donc ce qui a amené l’intervention policière peu avant 18H, à l’aide notamment d’une auto-pompe et de gaz au poivre.

De nombreuses interpellations

La police bruxelloise a finalement interpellé, 435 militants d’Extinction Rebellion au total, sur la place des Palais et la place Royale. “Dans 317 cas, il n’était question que d’une arrestation administrative, alors que les 118 autres ont été emmenés au commissariat pour identification et ont ensuite été libérés“, a indiqué le porte-parole de la police Olivier Slosse. “Les premiers ont été libérés à partir de 21h00, les autres peu avant 03h00“. “Il y a effectivement des indications que tout ne s’est pas passé conformément aux règles”, a admis le porte-parole de la police Olivier Slosse. “Ce que les images montrent n’est certainement pas ce qui est prescrit. Cela fera l’objet d’une enquête“, précise-t-il encore.

Fallait-il utiliser de tels moyens pour disperser une manifestation pacifique ?

Le bourgmestre de la Ville de Bruxelles qui est également le chef de la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles, Philippe Close, ne souhaite pas se prononcer à l’heure qu’il est, attendant un rapport de la police sur les faits de ce samedi. La décision prise de repousser les manifestants l’a été pour “respecter l’espace public”.

Benoît Hellings, premier échevin et en charge du climat à la Ville de Bruxelles, réagit sur Facebook : “Cette violence pose une grave question qui mérite des réponses. J’ai convenu d’aborder celles-ci dès demain matin avec le Bourgmestre. Les Conseiller.e.s de Police analyseront plus en profondeur encore tous les aspects de ce douloureux moment“.

Hier, des citoyen.ne.s ont occupé pacifiquement la Place royale durant 4 heures dans le cadre d’1 de action de…

Publiée par Benoit Hellings sur Dimanche 13 octobre 2019

Déjà, plusieurs voix politiques s’élèvent face à ce qui est considéré comme une intervention policière aux moyens disproportionnés. C’est le cas de Rajae Maouane, co-présidente d’Ecolo qui dénonce sur Facebook : “Canons à eau et gaz au poivre ont été utilisés de manière disproportionnée. Il n’y avait ni casseur ni personne masquée, juste des personnes et des familles rassemblées pour revendiquer un avenir désirable sur une planète habitable pour leurs enfants. Nous dénonçons l’usage excessif de la force policière à l’encontre de manifestants pacifiques venus à l’appel du groupe Exctinction Rebellion”. 

https://www.facebook.com/rajae.maouane/posts/10157437360864795

La présidente du conseil communal de la Ville de Bruxelles, Liesbet Temmerman, s’exprimer également sur les réseaux sociaux et dénonce l’ordre donné aux policiers par le bourgmestre Philippe Close: “Réprimer une action (qu’elle ait lieu dans ou en dehors de la zone neutre bruxelloise) c’est un choix, pas une obligation. Ce n’est JAMAIS une obligation, et il est important de préciser cela“, tout en soutenant le militantisme des manifestants d’Extinction Rebellion.

Réprimer une action (qu'elle ait lieu dans ou en dehors de la zone neutre bruxelloise) c'est un choix, pas une…

Publiée par Liesbet Temmerman sur Samedi 12 octobre 2019

Michael Verbauwhede, rédacteur en chef de « Solidaire », le magazine du PTB, tacle quant à lui la majorité bruxelloise et son “modèle de développement durable et de gouvernance“.

Avec ecolo dans la majorité à la ville de Bruxelles, on allait voir ce qu'on allait voir. Benoît Hellings (premier…

Publiée par Michael Verbauwhede sur Dimanche 13 octobre 2019

La Rédaction avec Belga