Formation bruxelloise : le PS prendra des “contacts utiles” après la rupture avec le MR, les autres partis réagissent
Le président du PS bruxellois, Ahmed Laaouej, a pris acte de la volonté du MR de rompre la négociation actuelle en vue de former un gouvernement à Bruxelles.
Selon le socialiste, cette rupture marque “l’échec de la méthode de Georges-Louis Bouchez”. En effet, pendant dix semaines, estime le PS, le président du MR n’aurait pas réussi à créer une dynamique constructive entre les partis autour de la table, plongeant le processus de formation dans l’impasse. “Je rejoins dans leur constat Elke Van den Brandt et Ans Persoons: les négociations menées par M. Bouchez sont en état de mort clinique. Il n’y a que lui à ne pas s’en rendre compte”, a expliqué le président du PS bruxellois, Ahmed Laaouej, à l’Agence Belga.
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Le parti souligne également partager les analyses d’Elke Van den Brandt (Groen) et d’Ans Persoons (Vooruit) qui appellent à tourner la page et à adopter une nouvelle méthode “efficace et respectueuse de chaque partenaire”.
Ainsi, Ahmed Laaouej annonce que le PS prendra “des contacts utiles” dans les prochains jours. L’objectif ? Rétablir rapidement de la stabilité et mettre sur pied un gouvernement capable de répondre aux urgences de la Région bruxelloise.
Une nouvelle dynamique
Les deux personnalités flamandes bruxelloises (Vooruit et Groen) constatent que les discussions actuelles, menées par M. Bouchez depuis le retrait de David Leisterh, n’ont pas permis de déboucher sur la formation de majorités aussi bien francophone que flamande, pas plus que sur un budget.
■ Explications de Bryan Mommart dans le 8h
Devant les urgences de Bruxelles, l’écologiste estime qu’il est temps d’insuffler une nouvelle dynamique et, en attendant, de permettre au gouvernement en affaires courantes de prendre des initiatives. L’une d’elles pourrait être la confection d’un budget d’urgence.
En attendant, Mme Van den Brandt veut temporiser. “J’appelle au calme et à la concentration. Demain, nous discuterons avec le gouvernement en affaires courantes de la manière dont nous allons procéder”, a-t-elle souligné.
Du côté de Vooruit, à travers la voix d’Ans Persoons, le parti pointe du doigt l’échec de la méthode du MR, et appelle un autre parti à prendre les choses en main. “Il est temps d’être honnête et de briser l’illusion que le MR va soudainement proposer une solution miracle. On nous avait promis un budget en 10 jours, mais entre-temps, 10 semaines sont passées et nous avons encore perdu énormément de temps précieux”
Elle rappelle qu’une crise financière menace la Région et propose deux options sur la table : “Un autre parti doit désormais prendre les choses en main : nous appelons le PS et Groen à le faire, en tant que plus grands partis au sein du gouvernement démissionnaire. Soit en mettant le gouvernement démissionnaire au travail pour un exercice budgétaire sérieux, soit en recherchant une nouvelle table de négociation capable de former un gouvernement à parti entière”.
“Les Bruxellois méritent de l’action et une ville qui soit remise en ordre”, conclut Ans Persoons.
Depuis plusieurs jours, l’initiative de M. Bouchez paraissait vouée à l’échec. Mercredi soir, sur X, le président du MR a pointé du doigt l'”auto-exclusion” du PS parce qu’il ne participerait plus aux négociations après des propos tenus par le président de l’Open Vld. Il a appelé vendredi soir les “autres forces démocratiques” à participer aux discussions en vue de former un gouvernement.
Un appel rejeté par une partie des intéressés, non seulement Vooruit mais également Groen. “Combien de semaines cette nouvelle promesse va-t-elle encore nous coûter? Combien de vetos vont encore surgir et combien de provocations devrons-nous encore subir? “, a demandé Mme Van den Brandt.
“Prolonger une séquence qui n’a que trop duré”
Zakia Khattabi, cheffe de groupe Ecolo, déclare : “Si j’en crois les déclarations des négociatrices Groen et Vooruit, il n’y a même plus de majorité côté néerlandophone autour de la table. Elles ont été aux premières loges et ne croient pas dans la capacité de ce nouveau scénario d’aboutir. Nous n’allons dès lors, pas nous, prolonger une séquence qui n’a que trop duré”.
Lib.res veut que le Parlement reprenne la main sur le budget
Face à l’échec des négociations politiques régionales et au risque d’un “effondrement budgétaire”, Lib.res, par la voix du député Fabian Maingain, appelle le Parlement bruxellois à agir.
Il dénonce l’incapacité des partis à dépasser les querelles personnelles et propose que la Commission des Finances élabore un budget 2026 transparent et amendé par toutes les forces démocratiques.
Une résolution sera déposée vendredi pour que le gouvernement en affaires courantes transmette immédiatement les documents financiers et permette au Parlement d’assurer la continuité institutionnelle et budgétaire.
Rédaction avec Belga





