L’édito de Fabrice Grosfilley : tu veux ou tu veux pas ?

Faut-il continuer ou s’arrêter ?

Continuer n’est pas s’entêter et reculer une échéance qui sera une nouvelle fois un constat d’échec.
Mais si on s’arrête, qui prendra la responsabilité de retirer la prise, avec le risque d’apparaître comme celui qui ne veut pas poursuivre la discussion ?
Voici la question que les négociations bruxelloises doivent se poser ce matin.

Ces négociateurs bruxellois doivent se retrouver aujourd’hui autour de Georges-Louis Bouchez pour continuer à discuter du budget des trois prochaines années. Théoriquement, le formateur devrait déposer un nouveau document et il prévoit même d’accélérer ce week-end, avec le lancement d’un conclave. Comprenez : une réunion où tout le monde accepterait de s’enfermer sans limitation de durée, une sorte de négociation au finish, pour au moins arriver à un accord sur le budget.

Le problème, pour négocier, c’est qu’il faut se faire un minimum confiance. Une négociation, c’est la recherche d’un accord. Ça doit se terminer par un deal : je fais des concessions, tu en fais aussi, et on se tape dans la main pour conclure le tout. Pour cela, croire en la parole de l’autre.
Ce n’est pas le cas. La tension entre socialistes et libéraux reste considérable. Elle est même encore montée d’un cran après que Frédéric De Gucht a comparé le Parti socialiste à “un alcoolique accro à la dépense publique.” Des propos qualifiés d’insultants et d’inacceptables de la part d’un partenaire de négociation par Ahmed Laaouej.

Le président de la fédération bruxelloise du PS l’a d’abord dit dans le groupe WhatsApp que les négociateurs ont mis en place pour échanger informations et messages entre eux. Il l’a ensuite répété à l’agence Belga pour que son courroux soit connu de tout le monde. Ahmed Laaouej évoque une rupture de confiance avec l’Open VLD et demande une clarification.

On notera que Georges-Louis Bouchez, sur ce groupe WhatsApp interne des négociateurs, a également estimé qu’on ne pouvait pas “négocier toute la journée et se faire insulter le soir.” Est-ce que cela incitera Frédéric De Gucht à effectuer une courbe rentrante et à corriger ses propos ? Probablement pas. Sur son compte X, le président de l’Open VLD estimait hier après-midi que s’il devait “publier un communiqué de presse chaque fois que le PS bruxellois trahit sa confiance, son service communication n’aurait plus le temps de faire son vrai travail.”

C’est vrai que demander à Frédéric De Gucht de se montrer diplomate, c’est comme demander aux frères Dardenne de produire la finale de Miss Belgique : on doute que cela puisse advenir un jour.

Y a-t-il encore quelque chose à attendre de cette négociation ?

En politique, c’est parfois quand la situation est la plus désespérée que le miracle finit par se produire. Ces derniers jours, il y a quand même une information qui est passée sous le radar : la présence de représentants socialistes dans les groupes de travail. Le PS avait dit qu’il n’y participerait pas ; il est finalement quand même venu quand ces groupes techniques parlaient effectivement du budget.

Si, pour installer un gouvernement, on semble très loin du compte, la discussion budgétaire et financière est toujours en cours. Elle n’avance pas vite, mais elle a lieu. On rappellera d’ailleurs que pour voter un budget, la majorité simple suffit. Et qu’on n’aura pas forcément besoin — qu’il le veuille ou non — des deux voix que pèse l’Open VLD de Frédéric De Gucht.

Et il peut être temps que ceux qui sont des facteurs de blocage soient enfin sortis du jeu.

BX1
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