Vie féminine lance une campagne pour créer un “pack” qui aiderait les victimes de violences conjugales à partir
Elodie Blogie, chargée des relations extérieures de Vie féminine, grande organisation qui se bat pour les droits des femmes, était l’invitée de 7h50 dans Bonjour Bruxelles. Elle répondait aux questions de Fabrice Grosfilley.
Près d’une Belge sur cinq (17,2%) âgées de 15 à 49 ans et ayant déjà eu un partenaire a été victime de violences physiques, sexuelles et/ou psychologiques de la part de son partenaire au cours de sa vie, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié jeudi. En 2023, 5,3% des femmes ont subi de telles violences en Belgique. Des chiffres qui n’étonnent pas Elodie Blogie. “Ils sont même en-deçà de certains autres chiffres. ET l’étude de l’OMS dit aussi que c’est certainement en-deçà de la réalité. Ce qu’on peut dire c’est que, dans tous les cas, c’est un phénomène massif dans la société. Qui va toucher énormément de femmes à un moment de leur vie. Toutes les femmes, si on parle de toutes les violences sexistes et sexuelles.”
Vie féminine lance également une campagne – avec une pétition à l’appui – pour obtenir la concrétisation d’un “pack” qui accompagnerait les femmes victimes de violences pour les aider à quitter leur partenaire. Ce pack, outre une aide financière, comprendrait aussi un soutien psychologique et une aide juridique. “C’est le point de départ de notre campagne qui s’appelle ‘Partir pour ne pas y rester’. Il y a une injonction qui est très forte pour les victimes de violences, c’est de dire ‘Tu n’as qu’à partir’. Comme si c’était facile… Ce qu’on observe, c’est que partir, c’est très compliqué. Il y a énormément de freins. Partir, c’est un moment dangereux pour les femmes. C’est prendre un risque. Ce qu’on demande avec ce pack, c’est justement de pouvoir lever une série de ces freins“, explique Elodie Blogie.
Le principe avait été approuvé en conférence interministérielle sous la précédente législature, mais tarde à devenir une réalité. “Il y a déjà un accord politique sur la création d’un pack ‘Nouveau départ’. Cela a été acté en conférence interministérielle droits des femmes, ce lieu qui rassemble tous les ministres de tous les niveaux de pouvoir. Il y avait énormément de partis, dont certains de l’Arizona, qui avait marqué leur accord. Il y a des victimes qui ont entendu parler de ce pack à ce moment-là. Mais on ne peut pas faire une annonce comme cela et puis ne pas la mettre en oeuvre… Aujourd’hui, on leur rappelle ces engagements. On a un soutien très clair du ministre Yves Coppieters. Mais pour que ce pack existe, il faut qu’il soit dans le nouveau Plan national de lutte contre les violences, qui sera travaillé à partir de janvier prochain“, poursuit Elodie Blogie. Elle espère donc que le projet ne sera pas oublié lorsque les politiques travailleront sur l’élaboration du Plan.
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