98% des sols bruxellois sont dégradés, selon un rapport international
Le sol de la région bruxelloise est presque entièrement dégradé, constate un rapport publié mercredi, en marge de la COP30 à Belém, par le centre de réflexion Aroura Think Tank, la Commission mondiale du droit de l’environnement de l’IUCN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et le mouvement Save Soil.
Bruxelles Environnement a analysé l’an dernier 800 sites répartis sur tout le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale. Ces prélèvements ont révélé que 40% du sol étaient dégradés (pollution chimique grave, compaction, pertes de matières organiques essentielles…). Mais en appliquant les standards européens, plus stricts, ce sont 98% du sol bruxellois qui apparaissent dégradés, selon le rapport publié mercredi. Cela est notamment dû à l’urbanisation de la région Bruxelloise dont la majeure partie des sols a été artificialisée.
Pour l’ensemble de la Belgique et l’Europe, le pourcentage de sols jugés dégradés irait de 60 à 70% et de 20 à 40% au niveau mondial. “La dégradation du sol signifie que le sol est chroniquement malade et se trouve aux soins intensifs“, illustre Praveena Sridhar, de Save Soil.
Outre l’importance pour la biodiversité et la sécurité alimentaire, des sols en bonne santé sont de meilleurs puits de carbone. Selon le rapport sorti mercredi, la dégradation des sols coûterait 11 milliards de dollars par an (environ 9,54 milliards d’euros) dans le monde.
Le rapport s’alarme également que la plupart (70%) des plans climat nationaux (les contributions déterminées au niveau national ou CDN qui reprennent les efforts de lutte contre le changement climatique des pays dans le cadre de l’accord de Paris) n’abordent pas la question de la gestion des sols, malgré leurs capacités à séquestrer du CO2. Actuellement, le secteur de la gestion des sols est même devenu un émetteur net de carbone.
Le rapport suggère de miser sur l’agriculture régénérative, sur une gestion agricole centrée sur le sol et sur l’éducation pour “inverser des décennies de dégâts”.
Le rapport préconise aussi l’adoption, au niveau international, d’outils juridiquement contraignants pour protéger et restaurer les sols. “Nous devons changer le statut légal actuel du sol afin de le sécuriser pour les générations futures”, estime Irene Heuser, qui préside le groupe spécialisé “Droit des sols et agriculture durable” de la Commission mondiale du droit de l’environnement de l’UICN.
Le baromètre de la transition récemment publié par le Service changement climatique a confirmé que le secteur de l’utilisation des sols est une source d’inquiétude en Belgique en raison de l’artificialisation des sols et de l’étalement urbain. En outre, les forêts jouent moins bien leur fonction de puits de carbone, à cause du réchauffement climatique.
Belga





