Environ 10.000 personnes à Bruxelles pour dénoncer “une illusion de cessez-le-feu” à Gaza
Environ 15.000 personnes, selon les organisateurs, se sont rassemblées dimanche à la gare de Bruxelles-Nord pour une manifestation suivie d’une marche en solidarité avec la Palestine. La police a dénombré, de son côté, 6.000 manifestants. Aucun incident n’a eu lieu lors de l’événement.
Parmi les organisations initiatrices figurent l’Association belgo-palestinienne (ABP), le collectif Beitna, le CNCD-11.11.11 ainsi que les syndicats FGTB et CSC.
La manifestation a débuté par un rassemblement à la gare du Nord, où plusieurs discours ont été prononcés. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la place Jean Rey peu après 15h00. Le cortège est arrivé vers 16h30 sur la place, se disloquant petit à petit jusqu’à 17h00.
Seul le drapeau national palestinien était autorisé lors de la marche, “à la demande de la communauté palestinienne”. Quelques drapeaux du Soudan et de la République Démocratique du Congo étaient toutefois visibles.
■ Interview de Grégory Mauzé, ABP au micro de Belga



Un important dispositif policier était mis en place, bloquant la plupart des accès menant à la Gare du Nord depuis le quartier Rogier. Les accès aux parlements flamand et fédéral, autour des carrefours Madou et Arts-Loi étaient également inaccessibles, des barrières de barbelés ayant été installées par les forces de l’ordre.
De nombreuses revendications ont été énumérées par les manifestants. “Nous sommes encore ici parce que nous ne sommes pas dupes. Il n’y a pas de cessez-le-feu, c’est une illusion”, ont déclaré les organisateurs, faisant référence à l’accord de cessez-le-feu signé en octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas. Au moins 245 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le début de la trêve selon le ministère de la santé de Gaza, sous l’autorité du Hamas. “Ce n’est pas le moment de baisser les bras, pas après tant de mobilisations historiques”, ont ajouté les initiateurs de l’action.
La communauté juive opposée à l’autorité israélienne a également pris la parole. “Nous refusons les récits qui opposent juifs et palestiniens. Nous sommes de plus en plus de juifs et juives à nous opposer à la politique coloniale de l’État d’Israël”, a déclaré une des membres de l’Union Progressive des juifs de Belgique (UPJB).
Les manifestants ont dénoncé lors des discours “la colonisation, l’apartheid et le génocide de l’État d’Israël” qui “continue de tuer les Palestiniens.”
Ils ont également prévenu qu’ils allaient “manifester jusqu’à ce que les sanctions envers Israël soient effectives.”
Le monde syndical, représenté par la FGTB et la CSC, étaient également présents à la manifestation. “Il revient au parlement et au gouvernement de ne pas se contenter de mots, mais d’aller vers des actes”, a affirmé Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC.
Thierry Bodson, président de la FGTB, a qualifié le cessez-le-feu de “fragile, précaire et quasi inexistant”, affirmant que l’accord n’est pas “synonyme de reconstruction, de paix et de sécurité pour la population civile de Gaza“. Les deux organisations syndicales ont voulu insister sur l’utilisation du terme “génocide” pour la situation à Gaza. “On doit reconnaître que c’est un génocide de façon officielle dans ce pays.”
Belga