Le PS, Groen et les Engagés sceptiques face au formateur Georges-Louis Bouchez: “Si c’est pour retourner dans les blocages, ça ne sert à rien”

Après la démission de David Leisterh, les réactions se multiplient. Si le PS regrette un départ jugé prématuré, plusieurs acteurs politiques pointent des tensions persistantes entre socialistes et libéraux. Georges-Louis Bouchez reprend désormais la main sur les négociations bruxelloises.

À l’instar de tous les partis, le PS dit “respecter la décision” du libéral David Leisterh. Mais pour les socialistes, la situation ne justifie pas ce départ. Le gros du travail est déjà fait, semblerait-il, et aurait pu déboucher sur un accord prochainement. “85 % des mesures concrètes ont été adoptées. Elles ont fait l’objet d’un accord“, assure le vice-président du parti, Martin Casier. “Il restait les dernières étapes. Je pense que ces étapes, certes, sont difficiles, mais si on a réussi à faire 80 % du trajet commun, on est capable de faire les derniers mètres ensemble“.

Parmi les autres partis autour de la table, les écologistes flamands de Groen qui évoquent les blocages internes. La famille socialiste et libérale leur semblent aujourd’hui inconciliables. “D’un côté, il y a ce sentiment chez les socialistes que les libéraux veulent leur faire mal. De l’autre côté, il y a le sentiment chez les libéraux que le PS bloque pour empêcher le MR de réussir à former un gouvernement“, analyse Bart Dhont, le président des écologistes flamands.

► Lire aussi | L’édito de Fabrice Grosfilley : et après David Leisterh ?

Des dissonances qui viendraient donc parasiter le débat de fond. L’avis est partagé par Christophe De Beukelaer, négociateur des Engagés. Il a lui aussi annoncé quitter le monde politique d’ici la fin de l’année, entre autres pour cette raison. “Je pense qu’on partage avec David une frustration par rapport à ce monde politique qui est plus centré sur la lutte d’égos, les intérêts particratiques que l’intérêt général, et qu’à un moment donné, quand ça arrive à un tel niveau, ça bloque le jeu“, déplore-t-il.

Alors que présager pour la suite ? Désormais, c’est Georges-Louis Bouchez, le président du MR, qui reprend la main des négociations. Et ce rôle interroge : “Si Monsieur Bouchez veut prendre cette casquette de capitaine, il va devoir être moins président de parti et se positionner comme une personne qui cherche le compromis“, estime Bart Dhont. “Ça doit vraiment être une méthode pour arriver à un budget le plus vite possible. Si c’est ça la proposition de Georges-Louis Bouchez, alors oui, c’est une bonne idée. Si c’est retourner encore dans les blocages actuels, ça ne sert à rien“, réagit Christophe De Beukelaer.

► Voir aussi | Georges-Louis Bouchez devient formateur: “Bruxelles gérée par les Bruxellois, on a vu ce que ça a donné”

Nettement plus critique, le PS pense que Georges-Louis Bouchez serait incompatible avec la mission de rassembler. “Il catégorise les gens ‘de gauche’ dans un grand nuage, comme si c’était le grand enfer qui existe sur Terre“, regrette Martin Casier. “Je crois que ce ne sont pas les postures qui permettent de jouer un rôle de formateur et celui d’être, non pas neutre, mais de chercher le compromis“.

Le ton est donc donné pour la reprise des entrevues bilatérales prévues dans le courant de la semaine prochaine.

■ Reportage de Maël Arnoldussen, Thomas Crabs, et Laurence Paciarelli

 

BX1
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.

Plus d'informations sur nos mentions légales