L’agence immobilière sociale de Saint-Josse met la clé sous la porte : plus de 200 logements concernés
Des dysfonctionnements étaient pointés depuis longtemps et un audit est toujours en cours. Selon Bruzz, le conseil d’administration de l’agence immobilière sociale (AIS) de Saint-Josse a acté la fin de ses activités ce vendredi.
Il manquerait environ 520.000 euros dans les caisses de l’agence, notamment à cause de loyers impayés et d’un procès coûteux. La dette, devenue trop importante, a conduit à la décision de fermeture.
Malgré le signal préoccupant que représente cette faillite pour le secteur, Nathalie Casteleyn, de la Fédération des AIS, relativise dans les colonnes de Bruzz : “Les problèmes de paiement à Saint-Josse constituent une exception. En général, chaque AIS dispose de réserves et de subventions suffisantes pour payer les propriétaires correctement et automatiquement.“
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Au total, 220 logements gérés par l’AIS de Saint-Josse devront être réattribués à d’autres agences de la Région. Dix-huit d’entre elles ont déjà répondu à l’appel lancé par la Fédération. Les propriétaires devront signer un nouveau contrat s’ils souhaitent poursuivre la collaboration avec une AIS. Certains pourraient toutefois préférer récupérer la gestion de leur bien, ce qui mettrait en difficulté certains locataires bénéficiant jusqu’ici d’un loyer modéré.
Concernant les accusations de mauvaise gestion, Luc Frémal (LB), président de l’AIS et du CPAS de Saint-Josse, indique attendre les conclusions de l’audit lancé en début d’année avant de s’exprimer. D’après nos informations, l’audit est en cours de finalisation et ses conclusions s’annoncent peu favorables.
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Plus globalement, le modèle des agences immobilières sociales montre des signes d’essoufflement. Le principe repose sur un équilibre fragile : les propriétaires confient leur bien à une AIS, qui leur garantit les loyers, les protège du vide locatif et leur permet d’être exonérés du précompte immobilier, en échange d’un loyer plafonné, inférieur au marché.
Mais avec la hausse des prix du marché privé, ces avantages ne suffisent plus toujours à convaincre. En 2024, les AIS bruxelloises n’ont gagné que 40 logements nets sur un parc total de 8.000, entre les nouvelles entrées et les biens sortis de gestion.
Rédaction





