Plus de 60 interpellations ce 14 octobre: des manifestants dénoncent des violences policières, “j’ai dû soigner des plaies ouvertes”

Au total, plus de soixante personnes ont été interpellées et une quinzaine de policiers blessés à Bruxelles lors de la manifestation nationale du 14 octobre, selon les bilans communiqués par les zones de police de la capitale. Du côté des manifestants, on dénonce des violences policières.

La zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles a communiqué les chiffres pour son territoire mercredi après-midi : 37 arrestations administratives et 5 arrestations judiciaires, dont le parquet avait déjà fait état plus tôt dans la journée. Une dizaine de policiers ont été blessés, et les dégâts matériels font encore l’objet d’une évaluation. La police précise qu’une enquête est en cours, en étroite collaboration avec le parquet de Bruxelles, afin d’identifier les fauteurs de troubles.

La zone Bruxelles-Midi (Anderlecht, Forest, Saint-Gilles) a, de son côté, dressé le bilan en matinée: 19 interpellations, dont une arrestation judiciaire et dix-huit administratives. Deux véhicules de police ont été endommagés et plusieurs agents ont été légèrement blessés à Saint-Gilles.

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Au total, plus de soixante personnes ont été interpellées et une quinzaine de policiers blessés dans la capitale. Les violences ont, en partie, été attribuées à un groupe organisé, vêtu de noir et masqué, qui aurait profité du cortège syndical pour commettre des dégradations avant de se fondre dans la foule.

Le parquet de Bruxelles a ouvert plusieurs enquêtes, notamment pour incendie volontaire, entrave méchante à la circulation, rébellion et association de malfaiteurs, en lien avec les incidents survenus place de l’Yser et devant le bâtiment de l’Office des étrangers.

“Des plaies ouvertes sur les crânes de mes camarades manifestants”

J’ai dû soigner des plaies ouvertes sur les crânes de mes camarades manifestants“, témoigne une jeune manifestante du groupe anti-fasciste, qui a décidé de cibler les bâtiments de l’Office des Étrangers, “l’Office qui gère la migration de manière particulièrement violente“, commente-t-elle. “Il y avait des CRS (des policiers anti-émeutes, ndlr) qui étaient cachés dans un garage. Ils ont entouré le groupe anti-fasciste et ont gazé à fond, spray au poivre, matraque,…“, relate-t-elle.

Des images particulièrement violentes ont été relayées sur les réseaux sociaux. “J’ai pu m’échapper mais au dernier moment, je me suis prise quelques coups de matraques et des spray au poivre, lorsque j’ai essayé d’ouvrir la nasse pour permettre à des manifestants de sortir“.

La Ville de Bruxelles reconnaît que plusieurs dispositifs de dispersion ont été utilisés par les forces de l’ordre et s’engage à les analyser. “La police intervient dans un climat d’extrême tension et toujours pour être la plus rapide possible afin d’amener vers la désescalade et maintenir l’ordre public“, a réagi Victor Kanyanzira, le porte-parole de Philippe Close. “On analyse les images à disposition, s’il y a eu des comportements inappropriés lors d’interventions, ils donneront lieu à des enquêtes“, assure-t-il.

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Les débordements ont commencé à 12h10 à l’Office des Étrangers, avant de se poursuivre vers 14h10 près de la Gare Centrale, où des affrontements avec la police ont eu lieu à l’hôtel Hilton.

Le calme est revenu dans le centre-ville aux alentours de 16h. Au Parvis de Saint-Gilles, vers 17h, des dégradations et actes de vandalisme se sont produits. Des confrontations entre manifestants et policiers se sont succédées. Le bourgmestre de Saint-Gilles réagit : “Ils se sont glissés dans les interstices des quartiers pour se réunir sur le Parvis, mettre le feu à des poubelles, trottinettes et palettes pour, peut-être, en découdre avec les forces de l’ordre“.

Selon la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles, 37 arrestations administratives et cinq arrestations judiciaires ont eu lieu. Une dizaine de policiers ont été blessés.

La rédaction avec Belga – Photo : BX1

■ Reportage de Jamila Saidi M’Rabet, Charles Carpreau et Hugo Moriamé.

BX1
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