Un vaccin renforcé contre la grippe disponible pour la 1ère fois pour les groupes à risque

Après une épidémie de grippe virulente l’an dernier, un vaccin renforcé est disponible cette année pour la première fois en Belgique. Le taux de vaccination chez les plus de 65 ans, les femmes enceintes et les malades chroniques – des groupes particulièrement à risques – reste encore trop faible, ont insisté mercredi deux professionnels de la santé lors d’une conférence de presse à Bruxelles.

Chaque année, des gens meurent de la grippe, ont rappelé la présidente de l’association de médecins généralistes SSMG, Aurore Girard, et le virologue Marc Van Ranst. Depuis le 9 décembre dernier, 26.363 personnes en sont décédées en Belgique. Parmi elles se trouvaient des femmes enceintes, a souligné la médecin. La surmortalité observée l’épidémie passée est ainsi la plus importante de ces sept dernières années. En outre, la maladie peut aussi entraîner des complications cardiovasculaires, rénales, neurologiques, respiratoires, ralentir – voire empêcher – une bonne récupération physique (notamment pour les personnes âgées) et affecter durablement les diabétiques.

Pour toutes celles et ceux dont le système immunitaire est moins efficace, un vaccin antigrippal renforcé a été mis au point et est recommandé par le Conseil supérieur de la santé (CSS), dans son avis du 14 juillet dernier. Il s’agit soit d’un sérum à haute dose (qui contient quatre fois plus d’antigènes), soit d’un produit “adjuvanté” (dans lequel un additif stimule le système immunitaire). Deux “philosophies” différentes pour un même objectif, résume Marc Van Ranst. “Leur but est de générer une réponse immunitaire nettement meilleure. C’est tout simplement une version plus moderne de nos vaccins, qui devrait devenir la norme dans une décennie”, a estimé le professeur de virologie et d’épidémiologie à la KU Leuven. Le vaccin permet donc de diminuer – de moitié, précise Aurore Girard – la gravité d’une infection. Moins de malades (graves), cela veut aussi dire moins d’hospitalisations, donc moins de pression sur le système de santé.

Près de 51% des plus de 65 ans sont vaccinés

En Australie (pays de référence car la période d’épidémie y intervient plus tôt, saisons inversées obligent), 94% des 3.260 patients grippés hospitalisés dans l’État du Queensland au cours du premier semestre n’étaient pas vaccinés. Bien que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande une couverture vaccinale de 75%, “on en est encore loin”, a déploré la présidente de la SSMG. Les taux sont même assez faibles : près de 51% des plus de 65 ans sont vaccinés contre la grippe, environ 42% des personnes souffrant de maladies chroniques ont eu recours à la vaccination, tandis que moins de 15% des femmes enceintes et des 18-45 sont protégés. “Dans l’idéal, la couverture devrait être de 100%, mais que ces taux soient si bas pour les groupes cibles, ça, c’est vraiment scandaleux.” Pour autant, aucune campagne nationale portée par les autorités n’est prévue.

Le virologue y voit la patte du Covid-19. “La mouvance anti-vaccin s’est renforcée et les politiciens n’osent plus trop” s’avancer sur ce terrain-là. “C’est devenu un sujet sensible.” La mi-octobre constitue le meilleur moment pour se faire vacciner contre le virus influenza. Le sérum antigrippal protège dès les 10-15 jours suivant l’injection. Le vaccin est également fortement recommandé aux professionnels de la santé, à l’entourage direct des individus à risques et aux nourrissons de moins de six mois dont la mère n’a pas été vaccinée pendant la grossesse. Autre nouveauté : le CSS conseille désormais aussi aux personnes qui, de par leur profession, sont en contact avec des volailles et des porcs vivants, ainsi qu’aux membres de leur famille vivant sous le même toit, de se faire vacciner. L’objectif est ainsi d’éviter que le virus de la grippe aviaire ou porcine ne mute et n’infecte les humains. Les pharmaciens peuvent administrer un vaccin antigrippal, voire prescrire la version renforcée sous certaines conditions. Selon des chiffres de l’Association pharmaceutique belge (APB) de février dernier, 78% ont participé dans tout le pays à l’effort pour l’épidémie passée.

Belga

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