Le Conseil bruxellois des personnes handicapées dénonce la réduction du service taxibus
Le Conseil bruxellois des personnes en situation de handicap (CPH) a déploré vendredi la réduction de 30% de l’offre du service taxibus de la Stib, qui constitue à ses yeux une “atteinte grave” au droit à la mobilité et à l’inclusion.
Le Conseil appelle la Région et la Stib à “agir sans délai pour préserver ce service vital”. Cette réduction équivaut à la suppression de 23.000 trajets pour les 3.000 usagers actuels du service de transport adapté. Selon le CPH, réserver un trajet est devenu “mission presque impossible”, notamment aux heures de pointe, et le site de réservation en ligne reste inaccessible pour de nombreux utilisateurs.
Cette situation entraîne des conséquences “dramatiques” selon le Conseil: perte d’emploi pour celles et ceux qui ne peuvent plus se rendre au travail, risque de perdre une place en centre de jour, et impossibilité d’accéder aux soins médicaux. De nombreux usagers se tournent dès lors vers des taxis privés dont le coût est estimé à 35 euros par trajet, contre 1,90 euro pour le taxibus.
Le Conseil déplore de plus le manque de concertation et de transparence sur les capacités du service. Le plafond de 60 trajets par mois annoncé par la Stib ne serait pas garanti dans la pratique en raison d’un quota journalier de trajets. En outre, cette mesure est contraire à la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, signée par la Belgique, rappelle le CPH. La Stib justifie cette réduction par un dépassement budgétaire de 1,6 million d’euros en 2024 sur une dotation initiale de 4,7 millions d’euros.
Le Conseil appelle à un “moratoire immédiat” sur la limitation des trajets et à l’organisation d’une concertation d’urgence. Il demande également un engagement budgétaire structurel de la Région dès 2026 pour assurer la pérennité du service.





