La Galerie Bortier au centre d’un bras de fer entre commerce et patrimoine

La commission de concertation de la Ville de Bruxelles, présidée par l’échevine de l’Urbanisme Anaïs Maes (Vooruit), a examiné mardi matin la demande de régularisation des travaux réalisés dans la Galerie Bortier.

Ce passage couvert, datant du XIXe siècle et classé au patrimoine, relie les rues de la Madeleine et Saint-Jean et accueille des bouquinistes depuis près de 175 ans. Aujourd’hui, il ne reste que trois librairies actives. Depuis novembre 2024, plusieurs restaurants et bars y ont ouvert. Le promoteur Thierry Goor, porteur du projet, a défendu son dossier en rappelant avoir signé le bail en avril 2024 “alors qu’aucun permis n’était requis“, estimant qu’un changement législatif intervenu en septembre suivant l’avait contraint à déposer une demande ultérieure. Thierry Goor a expliqué que “sans Horeca, la galerie ne tiendrait pas”. Elle dénonce une mise en scène où elle se sent “faire-valoir pour les photos et le marketing”. Elle assure qu’“on nous a dit qu’il n’y aurait pas de cuisine, juste du catering” et redoute l’installation de caméras. “Je n’ai pas demandé à être filmée en permanence”. Elle ajoute encore que le volume sonore est devenu beaucoup trop élevé. “Du jazz et de la musique classique jusque 18h00”, répond Thierry Goor.

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La demande de permis unique, préparée par le bureau d’architectes LoMa, porte notamment sur l’installation de hottes, la modification d’aspects de la galerie classée, le placement d’enseignes et le changement de destination de plusieurs cellules vers des commerces avec consommation sur place.

La séance a été particulièrement tendue. Libraires et associations ont exprimé leur opposition à l’implantation accrue d’horeca dans ce passage historique. “Il y a assez de food courts à Bruxelles. La Galerie Bortier doit rester un espace culturel”, a résumé une intervenante. Pour Inter-Environnement Bruxelles (IEB), la Régie foncière, propriétaire des lieux, outrepasse néanmoins sa mission publique. L’association rappelle que “les travaux ont commencé sans enquête publique” et que le changement d’affectation “fragilise un patrimoine culturel unique”. Elle plaide pour un plan de gestion patrimoniale et une offre culturelle renforcée, “autour du livre plutôt que de la cuisine”.

Les pouvoirs publics ont souligné vouloir préserver une vocation culturelle, “autour du livre”, et a insisté sur une plus grande sobriété visuelle. Le résultat de la commission sera communiqué le 29 septembre ou le 6 octobre.

Belga

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